Procès Lamine Diack : l’Africanité encore jugée à Paris, un verdict qui met à nu la diplomatie sénégalaise (Boubacar Sèye HSF)

Avec ce verdict préfabriqué du Procès de Lamine Diack, ce 16 Septembre 2020 restera une date historique dans l’histoire du continent noir.

Oui, car la machine de la conspiration pour l’élimination des élites Africaines a bien marché cette fois ci avec la condamnation de Monsieur Lamine Diack, ancien président de l’IAAF. Une phase qui malgré son caractère sportif, rappelle le sombre épisode où pour semer le chaos, la France (encore elle) a accusé Khadafi de tous les maux allant jusqu’à déclencher une guerre qui ne connait pas encore sa fin…

Aujourd’hui, c’est l’africanité de l’ancien président de l’IAAF qui a été jugée à Paris et non le citoyen du monde qui a dirigé pendants 15 longues années les instances de l’athlétisme mondial.

La 32éme chambre du tribunal correctionnel de Paris vient de le condamner à 4 ans dont 2 ans avec sursis en plus d’une amende de 500 000 euros pour corruption et blanchiment d’argent.

Si l’affaire Michel Platini avait connu pareille suite, il n’y aurait rien à redire car étant tous des justiciables.

Donc, aucune surprise à la lecture de ce verdict si l’on sait que les juges auxquels l’affaire est confiée, n’ont fait que suivre les réquisitions du procureur, ce qui confirme la thèse de complot et de conspiration.

C’est pourquoi HSF, l’Organisation internationale de défense des migrants rejette ce verdict qu’elle juge ignoble et raciste : Lamine Diack , victime  d’un non droit !!!

Ce procès, comme nous l’avions dit tantôt, n’était qu’un complot visant à salir voire diaboliser un continent qui regorge de potentialités,sinon comment comprendre que la France se déclare toujours compétence universelle quand il s’ agit de juger des officiels africains . Car demain porter en sérénité un africain à la tête d’une institution mondiale posera problème.

Mais à qui la faute ?

Ce verdict traduit tout simplement la capitulation et la faiblesse des juridictions africaines qui laissent la France faire ce qu’elle veut en Afrique et de l’Afrique.

Pour la défense de ce fils du continent, de son citoyen, l’état du Sénégal devait protester à la limite quitte à créer un incident diplomatique pour éviter ce scenario mais hélas le courage nous manque.

Ce déni de justice, lamine Diack le doit d’abord au silence méprisant des élites africaines de la politique, de tous les arts et des sports de masse en particulier.

Celles-ci ont préféré tourner leur regard ailleurs, abandonnant Diack et consorts à un directoire de juges français sans pitié pour briser l’élogieux destin du cacique africain.

Alors acceptons que ce soit l’Afrique occidentale français qui a encore été jugée à Paris, et que ce verdict met à nu la faiblesse de la diplomatie sénégalaise.

Boubacar Séye

Chercheur en Migrations internationales

Président d’Horizon Sans Frontières

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