POLITIQUE DE PRISE EN CHARGE À DOMICILE DE LA COVID-19 : Une stratégie très efficace pour sauver des vies

Pour mener à bien la guerre contre la pandémie de la Covid-19, une stratégie de prise en charge à domicile du coronavirus a été mise en œuvre au Sénégal sous recommandation de l’Oms. Cette politique qui mérite d’être renforcée, a permis, depuis sa mise en place, de suivre et de guérir à domicile 11 mille cas confirmés de Covid-19 durant la deuxième vague au Sénégal.

La stratégie de prise en charge à domicile de la Covid-19, étant une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), est en train d’être adoptée par plusieurs pays dont le Sénégal de par son efficacité. Cette politique mise en œuvre depuis la première vague du coronavirus apparu le 02 mars 2020 dans le pays, contribue à désengorger les structures hospitalières afin de libérer plus de lits pour les cas sévères et les cas graves. Selon Dr Babacar Gueye, Directeur de la lutte contre la maladie, «depuis la mise en œuvre de cette stratégie au niveau du Sénégal, nous avons pu suivre et guérir à domicile 11 mille cas confirmés de Covid-19».

Et de poursuivre : «au moment où je vous parle, il y a 3 288 patients sous traitement et parmi eux 2 960 sont suivis à domicile». Il a insisté par ailleurs, pour que cette stratégie de prise en charge à domicile soit plus renforcée, dans le cadre de la deuxième vague et celles qui s’en suivront. Pour ce dernier, cette stratégie qui permet aux malades de guérir plus vite, est suivie d’une démarche qui consiste à un patient dès qu’il est testé positif à la Covid-19, de recevoir une notification au niveau du district sanitaire de sa zone de responsabilité. Ce qui permettra à l’équipe du district sanitaire de procéder à une évaluation initiale, laquelle permet sur le plan clinique, d’apprécier l’état du patient.

C’est-à-dire de vérifier si le malade présente des facteurs de vulnérabilité, est-ce que son âge est supérieur ou égal à 60 ans ? Est-ce qu’il présente des comorbidités notamment des maladies comme le diabète, des maladies cardiovasculaires, l’insuffisance rénale le cancer des infections respiratoires chroniques entre autres. «Une fois cette évaluation clinique faite et qu’il n’y a aucun facteur de vulnérabilité, on procède à un autre aspect de l’évaluation qui est cette fois-ci de l’environnement», a expliqué Dr Babacar Gueye. Cette évaluation d’après lui, va permettre de voir si au sein du domicile du patient, il est possible de faire respecter les mesures barrières par le patient d’abord, mais surtout par son entourage. «Et si ces deux évaluations cliniques et environnementales sont concluantes, on inclue le patient dans le cadre de la prise en charge à domicile des cas», explique le Directeur de la lutte contre la maladie.

Prise en charge à domicile avec un suivi rapproché

Pour Dr Babacar Gueye, cette prise en charge à domicile va se faire avec un suivi rapproché par le district sanitaire, qui utilise deux outils. Il s’agit des équipes mobiles de prise en charge à domicile qui feront le suivi en fonction des indications et la téléconsultation qui est procédée par les équipes des districts sanitaires. Dans ce cadre, le suivi se fera en moyenne à l’espace de dix jours. Et permettra de guetter les signes d’alerte. «Si toutefois il y a un signe d’alerte ou précurseur qui peut entrainer une complication, on procède au transfert du patient au niveau des Centres de traitement des épidémies (Cte)», renseigne-t-il. Avant d’insister : «nous voudrons, quand ces patients pris en charge à domicile présentent des signes d’alerte, qu’ils se rapprochent du district sanitaire». Pour les patients non éligibles, c’est-à-dire qui ont un âge inférieur à 60 ans ou 70 ans, et qui présentent des comorbidités et refusent d’être admis au niveau des Cte, Dr Babacar Gueye demande la communauté de laisser la latitude aux équipes sanitaires de transférer ces malades au niveau de ces structures. Parce que précise-t-il, «il nous ait régulièrement rapporté certains cas de refus à ce niveau». Il a rappelé également aux populations que la Covid-19 est là et c’est une maladie qui tue majoritairement des personnes âgées. «Mais, je relève ici que nous avons eu à noter des décès de sujets jeunes âgés de 40 ans voire 32 ans», a-t-il fait savoir.

La vaccination redonne confiance aux populations

La vaccination qui a débuté depuis plus d’un an au Sénégal surtout celle de masse, a redonné espoir aux populations qui ne savaient plus à quel saint se vouer. Cette vaccination de masse, selon le Pr Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, permet de diminuer le nombre exponentiel de cas de Covid-19 durant la troisième vague. «Pour diminuer le nombre de cas, il faut au moins que la vaccination de masse se fait pour les personnes de plus de 60 ans », a déclaré Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’Action Sociale. Et de poursuivre : «ceux qui sont en première ligne doivent être les premiers à se faire vacciner. Ce qui est un soulagement énorme pour les praticiens. Nous sommes convaincus que le résultat sera là. Et ce n’est pas en deux ou trois jours que l’on pourra vacciner beaucoup de personnes mais pendant des mois. Les cas pourront survenir même chez les vaccinés, car il y a la période d’incubation». Il a appelé par ailleurs, les Sénégalais à se faire vacciner. «S’il y a l’engagement en haut lieu il n’y a pas raison de douter que les choses puissent continuer à aller rapidement. Peut-être d’ici un an la majorité de la population sera vacciné. Je ne peux pas dire que le vaccin est bon sans être vacciné. Mais il faut que les gens aillent se faire vacciner», lance-t-il.
À l’heure actuelle , le nombre total de personnes vaccinées est de 1 448 840 au Sénégal.

Saër DIAL

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