Mbeubeuss : Les récupérateurs réclament leur implication dans le PROMOGED

A l’occasion de la journée mondiale des récupérateurs, l’association Bokk Diom et l’Organisation internationale WIEGO (Réseau mondial Femmes dans l’emploi informel : globalisation et organisation) ont organisé ce mardi 1er mars 2022 un atelier de lancement de la nouvelle étude menée par WIEGO à Dakar sur l’impact de la Covid-19 sur les travailleurs informels, en particulier les récupérateurs de déchets. En marge de la rencontre les récupérateurs ont réclamé leur implication dans le projet de promotion de gestion des déchets solides (PROMOGED) qui va transformer la décharge de Mbeubeuss.

« Nous, en tant que récupérateur de la décharge de Mbeubeuss, on est confronté à beaucoup de difficultés, par exemple, il y a beaucoup d’accidents qui se produisent dans la décharge de Mbeubeuss. Ceci dit quand on veut moderniser une décharge, il faut l’implication directe des acteurs. Depuis longtemps, on attend encore. Il y a des promesses, le Chef de l’Etat était venu la bas pour nous rassurer que le promoged va certes nous impliquer dans le processus de la décharge de Mbeubeuss mais depuis lors, on attend encore », a laissé entendre M. Arouna Niass, Président de l’association « Bokk Diom ».
Il estime que ce qu’ils attendent du projet, c’est que la prise en charge des récupérateurs, leurs conditions de travail, leurs conditions de vie. Et ceci ne peut pas se faire sans qu’on les implique. Il a tenu à préciser qu’ils sont au nombre de 2000 récupérateurs travaillant dans la décharge de Mbeubeuss.
Il renchérit : « Nous avons des inquiétudes par rapport à ce projet. Les besoins prioritaires des récupérateurs aujourd’hui, c’est de le s’impliquer en amont et en aval dans le processus du Promoged ».
Quant à Mme Adja Seni Diop, première vice l’association « Bokk Diom », elle avance : « Nous rencontrons beaucoup de difficultés dans la décharge de Mbeubeuss en tant que femmes. La Covid-19 nous a impactées. Nous n’avons reçu aucune aide de la part des autorités. Il y a des points de collecte d’ordures installés un peu partout à travers Dakar et ils nous portent préjudice. Nous n’avons plus ce que nous avions avant. Maintenant les ordures sont triées dans les points de collecte avant de nous parvenir, ce qui constitue un manque à gagner pour nous. C’est les récupérateurs qui avaient valorisé les ordures. Nous voulons que le Promoged nous implique dans tout ce qu’il fait. Nous sommes 400 femmes qui travaillons dans la décharge ».
El Hadji Maguette Diop, responsable du projet réduction des déchets dans les villes côtières mis en œuvre à Dakar par Wiego depuis 2018, estime qu’ils travaillent avec les récupérateurs pour qu’ils puissent mieux s’organiser.
« Le Promoged est mis en place par l’Etat du Sénégal pour changer fondamentalement la gestion des déchets, donc Mbeubeuss ne sera plus comme avant. Dans ce cas, il y a une transition à gérer. Et les récupérateurs demandent qu’on les implique dans cette transition. Ils souhaitent qu’on les associe dans les décisions à prendre », dira M. Diop.
Il rajoute : « Wiego, quand la pandémie s’est déclarée, la première chose qu’il a faite, c’est de faire une évaluation de l’impact sur les travailleurs du secteur informel et les premiers résultats l’ont permis de dire qu’il faut qu’on aille dans une étude plus approfondie, voire quels sont réellement les impacts sur ces travailleurs. C’est pourquoi Dakar a commencé à faire une étude en 2019 et à l’instar d’autres villes du monde. Il y a 11 villes du monde qui ont fait les mêmes études que nous mais avec peut-être d’autres acteurs ».
Selon M. Diop, ils ont constaté un impact extrêmement sévère sur ces travailleurs et la situation des travailleurs est devenue persistante, ils ne parviennent pas à récupérer leurs revenus.

Saër DIAL

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