Pèche illégale non-déclarée (INN) : Le Sénégal perd 150 milliards de FCFA chaque année

La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) occasionne une perte annuelle de 150 milliards de francs CFA au Sénégal, a révélé lundi, Jon Anderson, responsable du projet Winrock feed the future (USAID-Dekkal Geej).

«Les navires de pêche industrielle non autorisés, en par­ticulier, ont contribué au pillage des ressources halieutiques dans des proportions énormes. Rien qu’au Sénégal, il en résulte une perte annuelle de 150 milliards de francs CFA», a-t-il déclaré.

La pêche INN est devenue l’ «une des principales menaces maritimes» auxquelles est confrontée la ressource halieutique dans la région ouest-africaine, a dit M. Anderson.

«La cogestion tout comme la lutte contre la pêche INN nous obligent à travailler ensemble pour un système de gestion des pêches durable, équitable et inclusif et pour une réduction des énormes pertes liées à la pêche INN. Telle est la vision et le souhait de Dekkal Geej, d’ici 2024», a indiqué Jon Anderson. Il se réjouit de constater que le gouvernement, dans une démarche d’anticipation, a créé, en 2008, les Conseils locaux de pêche artisanale (CLPA), pour une ’’gestion concertée et durable’’ des ressources halieutiques.

«La cogestion, qui exige la disponibilité de moyens humains et financiers soutenus, reste un concept évolutif. Au-delà des perceptions parfois différentes des acteurs clés impliqués dans sa mise en œuvre, la loi portant Code de la pêche marine, a apporté de nouvelles dispositions qui sont importantes à connaître», a fait observer Anderson.

Pour sa part, le coordinateur interne et chargé du suivi-évaluation à la Direction des Pêches Maritimes (DPM) au ministère des Pêches et de l’Économie maritime, Sidya Diouf, est revenu sur la ‘’place non négligeable’’ voire «stratégique» de la pêche dans l’économie nationale. «Il est devenu nécessaire de souligner l’importance du secteur de la pêche, car elle occupe une place non négligeable pour ne pas dire stratégique dans l’économie nationale (…)», a-t-il dit.

Les pêches continentales et maritimes contribuent significativement à la sécurité alimentaire et aux revenus d’une bonne partie des populations disséminées le long des plans d’eau», a déclaré M. Diouf qui rappelle que la pêche contribue à hauteur de 3,2% au PIB national et constitue le premier poste d’exportation avec 204, 43 milliards de recettes d’exportation.

La consommation per capita est de 29,9 kg par an avec plus de 70% de participation à la couverture des besoins en protéines d’origine animale, a en­core rappelé Sidya Diouf. Ils s’exprimaient au cours d’un atelier d’échanges à Mbour sur la cogestion et sur les instruments et cadres juridiques de lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN).

24 heures

Dieyna SENE
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