Naufrage du bateau le Joola an XV : Retour sur un drame historique

Le 26 septembre est une date qui  reste estampillée dramatiquement dans la mémoire de millions de Sénégalais. Oui, ce mardi 26 septembre 2017 marque le 15e anniversaire du naufrage du bateau le Joola. En Casamance comme à Dakar, un hommage annuel est rendu aux victimes de ce drame. Retour sur un événement triste cité comme acte d’indiscipline majeure, mais aussi classée comme une « Affaire d’Etat »

Le Joola est le ferry qui assurait la navette entre la capitale sénégalaise et la région naturelle de Casamance. Il a sombré le 26 septembre 2002 en provoquant la mort de près ou plus de 2 000 personnes alors qu’il était conçu pour en transporter 550, constituant ainsi la plus grande tragédie de l’histoire du Sénégal et un des naufrages les plus meurtriers de l’histoire en temps de paix.

Le Joola effectuait la liaison Dakar – Karabane – Ziguinchor ; il reliait la Casamance, province isolée, au reste du Sénégal et évitait de transiter par la Gambie. Il réalisait deux liaisons par semaine à partir de la capitale, les mardis et vendredis aux alentours de 20 h, et deux autres à partir de Ziguinchor les jeudis et dimanches vers 13 h. Le voyage durait 13 heures. Cette liaison permettait de sortir la Casamance de l’isolement.

Retour sur un drame historique

Le 26 septembre 2002, peu avant 23 heures, le Joola surchargé de plus de trois fois le nombre normal de passagers, s’est retourné en moins de 10 minutes au large de la Gambie, à environ 40 km de la côte. Seuls deux canots pneumatiques de sauvetage ont pu être ouverts avec les dents, plusieurs heures après le naufrage.

Certains passagers se sont réfugiés sur la coque du navire retourné, mais l’immense majorité a été piégée à l’intérieur ou s’est noyée. Les pêcheurs présents sur place ne sont intervenus que le lendemain matin au lever du jour. Les secours officiels ne sont arrivés qu’en fin d’après-midi.

Cet accident, dont la gravité est sans précédent, et l’absence de secours sont en grande partie dus à l’incompétence des intervenants. L’État sénégalais a rapidement clos le dossier en justice pour masquer les nombreuses responsabilités au sein du gouvernement.

Une affaire d’Etat ?

De simples sanctions de principe ont été appliquées, et la plupart des responsables ont été laissés à leur poste ou simplement mutés. Le nombre exact de victimes est resté tabou car dépassant de loin le chiffre avancé officiellement (1 863 victimes). Selon des sources sûres, il y aurait plus de 2 000 victimes.

Malgré le désistement de la justice sénégalaise, les familles de victimes françaises et le seul rescapé français Patrice Auvray ont porté plainte en France, toujours sans succès plus de 15 ans après le drame.

Les mandats d’arrêts internationaux envoyés contre les responsables impliqués n’ont abouti qu’à des pourparlers diplomatiques, révélant par là le traitement du dossier comme une affaire d’État dépassant les capacités de la justice, qu’elle soit sénégalaise ou française.

Lactuacho.com avec wikipédia

Pape Ismaïla CAMARA
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