Mauvais traitement des migrants en Libye : Amnesty dénonce la complicité «honteuse» des européens

Amnesty international (AI), dans un rapport «effroyable» rendu public ce jeudi 15 juillet, a tenu à informer l’opinion nationale et internationale du mauvais traitement réservé aux migrants interceptés en Méditerranée qui sont envoyés de force dans des centres de détention en Libye, avec l’aide «honteuse» des Européens. Face à cette situation, l’Organisation invite les autorités à agir.

«Ce rapport effroyable jette une nouvelle lumière sur les souffrances des personnes interceptées en mer et renvoyées en Libye, où elles sont immédiatement détenues arbitrairement et systématiquement soumises à des actes de torture, des violences sexuelles, au travail forcé et à d’autres formes d’exploitation en toute impunité», a indiqué la directrice régionale adjointe d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Di­ana Eltahawy indexant ainsi les autorités européennes d’être en complicité avec les garde-côtes libyens qu’elles aident à capturer des personnes en mer et à les envoyer de force dans «l’enfer de la détention». Ce qu’elle appelle une aide «honteuse». Surtout que dans le même temps, les autorités libyennes sont accusées de «récompenser ceux qui étaient […] soupçonnés d’avoir commis de telles violations avec […] des promotions» a-t-elle révélé dans ce document.

Les autorités libyennes appelées à fermer les centres de détention

Comme solution à cette situation, Amnesty pense qu’il serait bien que les autorités libyennes ferment «immédiatement» ces centres de détention.

Elle pense également que les États européens «doivent suspendre leur coopération sur les migrations et les contrôles des frontières avec la Libye», et aider «de façon urgente des milliers de personnes coincées là-bas et ayant besoin d’être protégées». Amnesty International regrettant aussi de constater qu’en fin 2020, la Direction libyenne de lutte contre les migrations illégales (DCIM, dépendant du ministère de l’Intérieur) a «légitimé» ces violations des droits humains en prenant le contrôle de deux centres de détention gérés par des milices, où des centaines de réfugiés et de migrants ont fait l’objet de disparitions forcées ces dernières années.

Selon le rapport des témoins ont fait état de viols sur des femmes par des gar­diens dans l’un de ces centres. Soulignant que ces derniers les forçaient à avoir des relations sexuelles «en échange de nour­riture ou de leur liberté».

24 heures

Pape Ismaïla CAMARA
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