Locales 2022 au Sénégal : une élection déjà confisquée : « Il faudra juger certains juges lorsque Macky Sall quittera le pouvoir »

Ce qui s’est passé ce mercredi 29 décembre 2021 à la Cour suprême est un coup de Jarnac d’une extrême gravité, et un acte de trahison porté contre la démocratie sénégalaise par des juges qui ont agi comme de véritables valets au service du régime Macky Sall.

En désavouant leurs pairs, en cassant les décisions des Cours d’appel qui avaient déclaré recevable l’immense majorité des listes de l’opposition et en permettant aux préfets agissant au nom de Macky Sall d’obtenir gain de cause sur la quasi-totalité des recours examinés (20 sur 22), les juges de la chambre administrative de la Cour suprême viennent de modifier radicalement le cours du scrutin du 23 janvier 2022.

La décision de la Cour suprême déclarant la liste de l’opposition (Yewu Askan Wi) recevable à Matam est une gigantesque manœuvre de diversion qui vise à faire croire que la justice est indépendante : il n’y a aucun enjeu à Matam qui est une localité acquise à la majorité.

De fait, l’élection locale à venir est confisquée (car elle se déroulera sans la participation d’une part significative de l’opposition), et la démocratie sénégalaise balafrée, salie par des juges qui ont trahi leur serment de rendre la justice au nom du peuple sénégalais.

Depuis 2012, Macky Sall qui est de connivence avec certains magistrats, refuse d’affronter le suffrage universel, et use de tous les artifices soit pour éliminer systématiquement des candidats, soit pour ne jamais accepter le jeu démocratique loyalement. En réalité, c’est la fuite permanente d’un piètre homme d’état qui se comporte comme un froussard, refuse de combattre à armes égales, et se réfugie derrière la justice pour réaliser ses basses œuvres.

Ce n’est pas la peine de faire semblant d’organiser une élection quand on a peur d’une déculottée, On ne tire aucune gloire à frauder, voler et annoncer une victoire électorale fictive.

Il ne faut point se voiler la face : la justice sénégalaise est dans le coma, du fait des pratiques des juges de hauts magistrats de la Cour suprême et du Conseil Constitutionnel.

Afin de redorer le blason de la justice sénégalaise décrédibilisée sous le magistère de Macky Sall, à l’échelle régionale et internationale, il faut désormais une opération mains propres, de grande envergure au sein de la magistrature, similaire à celle qui s’est déroulée au Ghana, en 2015, où 22 juges corrompus et pris en flagrant délit de collusion avec le pouvoir exécutif ont été mis « hors d’état de nuire ». Car il y a aujourd’hui dans la magistrature sénégalaise des carriéristes et des esprits faibles parfaitement aptes à la soumission. Ceux-là devront forcément rendre des comptes après le départ de Macky Sall.

Ce 29 décembre 2021, la chambre administrative de la cour suprême a signé le 1er acte de décès d’une justice en lambeaux. Pour éviter que la Justice sénégalaise ne soit dans un état de putréfaction avancée, et empêcher que la volonté populaire soit détournée le 23 janvier 2022, il appartient à chaque citoyen sénégalais de prendre ses responsabilités.

L’opposition doit monter en première ligne et organiser la riposte : dans la situation actuelle, où certains juges ne disent plus le droit et sont complices de coups d’état électoraux, seule une détermination populaire résolue et une jonction des forces démocratiques pourront faire plier Macky Sall.

Il est temps d’arrêter ce régime monstrueux.

 

Cordialement

 

Seybani Sougou

Nota bene ; il est possible (il ne faut pas l’exclure) pour le reste des recours à examiner, que la chambre administrative de la Cour suprême donne en partie gain de cause à l’opposition, pour faire genre, dans un souci de pseudo « rééquilibrage »

Trop tard, et personne n’est dupe : le mal est déjà fait !

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