Licence 4G L’ASUTIC recadre Orange sur sa comparaison avec le Maroc, tout taclant sèchement Tigo et Expresso

Pour l’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC),   Orange a craché sur le prix dérisoire fixé par l’ARTP pour démarrer le bras de fer avec l’Etat afin d’obtenir un vil prix pour le renouvellement de sa licence en 2017

« Orange, Tigo et Expresso n’ont pas soumissionné à l’appel d’offre pour l’attribution de la licence 4G, lancé le 16 Novembre 2015, arguant que le prix de réserve est trop élevé. Par ce refus, les opérateurs ont infligé un véritable camouflet à l’ARTP, à l’Etat et au Peuple Sénégalais. Si ce n’est pas un complot contre la Nation, ça en a tout l’air » soutien l’ASUTIC dans un communiqué parvenu à lactuacho.com.

L’ASUTIC dénonce un laxisme

L’Association note que depuis lors, Tigo et Expresso se sont emmurés dans un silence coupable, tandis qu’Orange a pris son courage à deux mains pour s’expliquer par un communiqué. Cette démarche d’Orange a le mérite d’être un signe de respect envers le peuple sénégalais. Il en est tout autre de Tigo et d’Expresso qui comme d’habitude rasent les murs afin de se faire invisible et inaudible.

« Il est utile de rappeler que ces opérateurs, qui ont posé ces actes de défiance, dégradant l’image de nos autorités dans le monde, ont toujours bénéficié du laxisme, de la complaisance voire de la complicité de ces mêmes autorités au détriment du Peuple Sénégalais, et cela depuis leurs installations au Sénégal » charge l’ASUTIC.

Elle ajoute qu’en effet les autorités n’ont jamais sévi contre ces opérateurs malgré les innombrables manquements, irrégularités, arnaques, tromperies, etc., dont les populations sénégalaises sont victimes. En plus de cela, les autorités ont habitué les opérateurs à acquérir des licences à des prix très bas. Par conséquent, ce flop inédit et historique était prévisible, il est tout sauf surprenant. ­

Ce qui est arrivé aujourd’hui aux autorités, les citoyens-consommateurs le vivent au quotidien ­avec les opérateurs car ils ont toujours utilisé l’entente illicite pour mieux les gruger. Aussi, ce qui est nouveau, ce n’est pas ce fait, mais qu’ils osent plutôt le faire aux autorités.

Comment Orange se plante de bons chiffres en comparant au Maroc, selon l’ASUTIC

Les arguments avancés par Orange sur la base d’une analyse comparative avec le Maroc pour évaluer la licence 4G à 14,5 milliards frs CFA ne sont pas du tout pertinent donc irrecevables. D’abord au Maroc les fréquences basses «­appelées fréquences en or­» comparables à celles que l’ARTP voulait céder à Expresso, Orange, et Tigo étaient achetées par l’opérateur Maroc Telecom à 60 milliards de Franc CFA.

Les deux autres opérateurs Meditel et Wana ont acheté à 30 milliards, les fréquences de moindre qualité. En plus, ces 3 operateurs ont déboursé, chacun, 18 milliards pour les frais de réaménagement des fréquences libérées. Au final les licences 4G ont couté aux operateurs 78 et 48 milliards au Maroc.

Ensuite, pour avoir une analyse plus fine et objective, Orange devait considérer le parc d’abonnés mobiles, plutôt que la population. Et sur ce plan, la différence n’est pas énorme­: 9 millions au Maroc (source­: rapport ANRT mars 2015) et 7,3 millions au Sénégal (source­: rapport ARTP Juillet-Septembre 2015).

Enfin, les marges bénéficiaires des opérateurs sont plus élevées au Sénégal qu’au Maroc. Et last but not least, au Maroc, les tarifs de communication baissent régulièrement (22% en 2014, et 68 % de baisse de 2008 à 2013 source rapport ANRT) au profit des citoyens-consommateurs, ce qui n’a jamais été le cas au Sénégal, les opérateurs augmentent plutôt leurs tarifs, ajoute-elle.

Au regard de toutes ces considérations, l’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC) estime que le prix de réserve fixé par l’ARTP est dérisoire et que chaque operateur devrait débourser au moins 100 milliards pour obtenir une licence 4G au Sénégal.

Au lieu de se jeter sur cette offre mirobolante de l’ARTP, les opérateurs ont préféré refuser collectivement de soumissionner jetant ainsi le discrédit sur nos autorités.

Michel DIEYE

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Michel DIEYE

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