LIBÉRATION DE SONKO-VERDICT DE LA COUR SUPRÊME : L’arbre judiciaire qui cache la forêt de manœuvres souterraines

Comme tout le monde s’y attendait depuis le début de la libération des premiers détenus dits politiques, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye sont libres de tout mouvement depuis ce vendredi à partir de 00 H 19 minutes. Une mise en liberté qui a fait des heureux du côté de l’ex-Pastef, mais aussi, des mécontents d’un autre côté que tout le peut deviner. Une libération certes décidée par l’arbre de la justice, mais qui cache une forêt de manœuvres politiques souterraines.

Ce qui mérite d’être souligné, pour s’en émouvoir, ce sont les conditions dans lesquelles, la libération de la famille pastéfienne ont eu lieu. Une libération pour le moins curieuse. Autrement, comment comprendre que des détenus au fond d’une cellule aient le culot de poser des conditions de leur libération. Pourtant, c’est bien ce qui a eu lieu. Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont exigé d’abord la mise en liberté des jeunes et femmes arrêtés dans le cadre du même combat qui sous-tend l’engagement politique de ces deux ex-prisonniers les plus célèbres du pays.

Y compris celle du responsable des jeunes, le greffier Me Ngagne Demba Touré qui, lui aussi, a humé l’air de la liberté, après un bref séjour à l’hôtel sans étoile de Rebeuss. Donc, des manœuvres souterraines, il y en a eu avant d’en arriver là. L’autre interrogation qui mérite d’être posée, est de savoir quels en sont les termes qui constituent l’entente qui a été à la base de la sortie de prison Sono et Diomaye ?

Autrement dit, quel est le contenu du protocole du Camp Manuel ayant abouti à ce scénario pour le moins énigmatique ? Ce que l’on sait tout de même, c’est que le Président Macky Sall en fin et perspicace politicien, et l’opposant le plus aimé du peuple, symbole de la radicalité, ont intérêt, tous les deux, à faire des concessions dans un sens ou dans un autre.
Du moins, dans cet épisode de notre feuilleton électoral. Le Président Macky Sall, malgré la loi d’amnistie passée sans surprise comme lettre à la poste, à l’Assemblée nationale, a des raisons à sécuriser ses arrières quand on sait que la prochaine législature aura bel et bien la possibilité d’y revenir.

De son côté, Ousmane Sonko, même étant écarté de la course à la présidentielle en tant que candidat, est tout aussi conscient que sa réhabilitation qui lui permettra de pouvoir être éligible et électeur en vaut la chandelle. En plus, sa présence aux côtés du candidat Bassirou Diomaye Faye, ne serait-ce que le reste de la campagne électorale, draine sans doute des foules impressionnantes au détriment du candidat que le Président lui-même a choisi pour porter les couleurs de Bby.

Au préjudice également des autres candidats en compétition, qui sont en train de ruminer leur colère. Qui ne se pose pas la question de savoir quelle est en réalité la véritable motivation du Président Macky Sall après toutes ses initiatives antérieures (soutien à l’initiative de report de la présidentielle de la part du Pds, dialogue national). Est-il juste en train de sauver sa peau et celle de ses siens ou détient-il une botte secrète qu’il n’a pas encore dévoilée au grand jour ?

Les jours qui viennent seront cruciaux pour enfin percer ce mystère. Que cache également la mise sur pied du nouveau cadre de concertation travaillant à des retrouvailles libérales imminentes ? Autant de questionnements auxquels, nous auront bientôt les réponses sans aucun doute. Car, on est presqu’au début de la fin de ce puzzle politico électoral dont le sort de l’une des pièces maîtresses, le Pds, est maintenant scellé pour de bon, avec le rejet par la cour suprême du recours que cette formation politique avait introduit en insistance sur sa volonté de reporter l’élection présidentielle. Des décisions judiciaires qui continuent à cacher toutes ces manœuvres souterraines qui se passent au nez et à la barbe des compatriotes.
Bébé SOW Le Havre

Saër DIAL

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