Les services du FMI en fin de visite au Bénin ; « l’économie béninoise est confrontée à des vents contraires liés à la fermeture de la frontière nigérienne »

  • Après de solides performances au premier semestre, l’économie béninoise est confrontée à des vents contraires liés à la fermeture de la frontière nigérienne, au milieu des sanctions régionales suite au récent coup d’État et à la hausse des prix de l’essence suite à la hausse des prix à la pompe au Nigeria.
  • L’appui budgétaire apporté au Bénin par les partenaires de développement devrait être plus important que prévu, ce qui pourrait libérer de la marge pour des dépenses supplémentaires en ces temps difficiles.
  • Les autorités préparent un projet de budget 2024 conforme à leur objectif général de convergence vers la norme de déficit de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 3 % du PIB d’ici 2025.

 

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Constant Lonkeng, s’est rendue à Cotonou du 6 au 12 septembre 2023, pour évaluer les développements économiques récents et mesurer les progrès dans les engagements dans le cadre du programme soutenu par le Fonds du Bénin.

Le Conseil d’administration du FMI a approuvé, le 8 juillet 2022, un accord mixte au titre de la Facilité élargie de financement (FEP) et de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour le Bénin d’un montant de 638 millions de dollars américains, soit l’équivalent de 391 % de la quote-part (voir communiqué de presse) . No 22/252 ), pour contribuer à répondre aux besoins de financement urgents et soutenir les progrès du pays vers les objectifs de développement durable. La deuxième revue du programme s’est achevée avec succès en mai 2023 ( communiqué de presse n° 23/158 ).

A la fin de la visite, M. Lonkeng a publié la déclaration suivante :

« Après un fort PIB au premier semestre (6,3 %), l’économie béninoise est confrontée à des vents contraires dus à la fermeture de la frontière nigérienne et aux sanctions régionales suite au récent coup d’État. Les hausses des prix à la pompe au Nigeria se sont traduites par des augmentations significatives du prix de l’essence de contrebande au Bénin (d’environ 60 pour cent), exerçant une pression sur l’inflation.

Après les politiques accommodantes de ces dernières années, l’assainissement budgétaire est en cours, soutenu par la collecte des impôts. L’appui budgétaire apporté au Bénin par les partenaires de développement devrait être plus important que prévu cette année, ce qui pourrait débloquer des dépenses supplémentaires au titre du FEP/FEC en ces temps difficiles.

Les autorités préparent un projet de budget 2024 conforme à leur objectif général de convergence vers la norme de déficit de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 3 % du PIB d’ici 2025. Elles élaborent également une stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme pour soutenir consolidation budgétaire tout en répondant aux importants besoins de développement du Bénin .

Les autorités ont demandé le soutien du Fonds au titre du nouveau Fonds pour la résilience et le développement durable (RSF). Dans ce contexte, l’équipe du FMI, rejointe par des experts du Centre mondial pour l’adaptation (GCA), a exploré le programme climatique des autorités avec diverses parties prenantes nationales.

« La mission a rencontré le Ministre d’Etat de l’Economie et des Finances Wadagni, le Ministre d’Etat du Développement et de la Coordination de l’Action Gouvernementale Bio Tchané, le Ministre de la Justice et de la Législation Detchenou, le Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance Tognifode, le Directeur National de la Banque Centrale de l’Ouest. des États d’Afrique (BCEAO), Assilamehoo, et d’autres hauts responsables gouvernementaux. L’équipe a également rencontré la communauté des donateurs, l’association bancaire, la société civile, des représentants du secteur privé et l’association des femmes d’affaires.

« L’équipe du FMI tient à remercier les autorités et les différentes parties prenantes pour leur chaleureuse hospitalité et leurs discussions ouvertes et constructives. L’équipe devrait revenir à Cotonou plus tard cette année pour la troisième revue du programme et les considérations du RSF.

Momar Diack SECK
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