Lecture posthume: La pensée du président Senghor sur les coups d’État en Afrique…

«  »L’instabilité politique tient, à la fois, de l’ethnie et de l’histoire. Comme les Méditerranéens, les Latino-Américains, nous sommes, nous Africains, des Fluctuants. Nous avons, tous, une profonde et orageuse affectivité, qui réagit, sans tarder et brutalement à l’évènement.

Il s’y ajoute que beaucoup de chefs d’État manquent de culture, n’ont pas assimilé l’esprit de méthode et d’organisation: ils ne sont pas habitués à voir les choses globalement et dans une vision prospective. Les coups d’État militaires sont une conséquence de cette situation.

Certains chefs d’État civils ont cédé à la facilité. Ils ont fait de la dictature ou se sont laissé aller à la corruption. Il y a eu des soulèvements populaires, et l’armée est intervenue, qui représente un puissant élément d’ordre et de stabilité dans un pays en développement.

Pour le Sénégal, la stabilité provient, essentiellement, de ce que nous avions plus de cadres que les autres États francophones et que nous étions, déjà, habitués à la démocratie. Quand il n’y a pas de démocratie, le seul recours, c’est le coup d’État militaire.

Il est évident que les Occidentaux ont favorisé les coups d’état militaires contre des chefs d’État qui se situaient à gauche. J’ai même l’impression que, parfois, la France a favorisé les coups d’État militaires, ou laissé faire, ce qui revient au même. Dans un ou deux cas, c’est l’évidence : elle espérait avoir un partenaire plus docile. Il reste que nous sommes, nous Africains, les principaux responsables de cette situation. »

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