Climate Whistleblowers (CW) est lancée hier, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement. CW vise à protéger les personnes qui dénoncent des actes illégaux ou répréhensibles aggravant la crise climatique et à les aider à avoir un impact plus important.
Climate Whistleblowers (CW) est officiellement lancée hier 5 juin 2023i. Il s’agit d’une ONG novatrice qui se consacre à la protection des personnes dénonçant des actes illégaux ou répréhensibles liés au climat. En offrant un soutien complet aux lanceurs d’alerte climatiques, elle entend être un acteur majeur dans l’écosystème du mouvement climat.
Selon un communiqué reçu, les lanceurs d’alerte peuvent jouer un rôle crucial pour le mouvement climat. Ils apportent des preuves précises et substantielles et des témoignages poignants sur les attaques contre l’environnement. Leurs révélations permettent de susciter un débat public, d’alimenter des procédures judiciaires et d’inciter d’autres personnes à lancer l’alerte.
Banquier dénonçant un projet de financement des énergies fossiles, scientifique gouvernemental réduit au silence, employé rapportant des pratiques de greenwashing, ingénieur révélant une déforestation massive, nombreux sont ceux qui peuvent se transformer en sentinelles du climat.
Le document rappelle que certains ont déjà risqué leur profession ainsi que leur bien-être pour dénoncer des actes illégaux ou répréhensibles en matière d’environnement. Aux États-Unis, plusieurs responsables gouvernementaux ont dénoncé la contrainte exercée par l’administration Trump pour annihiler les efforts de lutte contre le changement climatique.
Au Mali, les signalements d’Amadou Traoré ont permis de démanteler des réseaux illégaux d’exploitation forestière. En Australie, Justin Williams a révélé la falsification de certificats de qualité du charbon par des entreprises. Il faut beaucoup de courage pour sortir du silence. Nombreux sont les lanceurs qui ont subi des représailles, qu’il s’agisse de sanctions au sein de leur entreprise ou de menaces verbales et physiques.
« La protection des lanceurs d’alerte ne peut réussir que si la société civile reste activement engagée et tient les autorités pour responsables de leurs actions », souligne Anna Myers, présidente de CW et directrice exécutive de Whistleblowing International Network (WIN). « La mission de CW est de fournir un soutien et une protection inébranlables aux lanceurs d’alerte climatiques qui s’expriment courageusement en notre nom à tous et au nom du bien-être de la planète ».
CW a été fondée par un groupe d’activistes, de journalistes et d’avocats spécialisés dans le climat et la protection des lanceurs d’alerte. Elle fournit une assistance médiatique, une défense juridique et une aide psychologique. CW protège les lanceurs d’alerte climatiques, met en exergue l’intérêt public des révélations et crée des réseaux de soutien pour les lanceurs d’alerte.
En changeant le récit et en créant un espace sûr pour que les personnes puissent s’exprimer, CW entend participer à la dynamique générale visant à révéler des actes illégaux et répréhensibles qui exacerbent la crise climatique. Son action alimente le travail de la société civile, des médias et des avocats engagés dans le mouvement climat.
« Nous voulons offrir aux témoins de graves atteintes à l’environnement une plateforme par laquelle elles pourront révéler leurs informations en toute sécurité, et avec le soutien nécessaire. », ont déclaré Henri Thulliez et Gabriel Bourdon-Fattal, les cofondateurs de CW. « Ainsi nous favoriserons une culture de la responsabilité et de la transparence, pour garantir que les informations cachées mais vitales pour le climat parviennent au public et aux décideurs politiques ».
CW est fière de s’aligner avec la Plateforme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), une organisation sœur qui a déjà protégé des dizaines de lanceurs d’alerte à travers le continent africain et a été le fer de lance de révélations importantes et d’actions en justice.
Parmi les partenaires et soutiens de CW figurent des ONG telles que l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), Global Witness, WIN, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), Human Rights Law Centre, Fridays for Future (France), European Investigative Collaboration (EIC), The Bureau of Investigative Journalism (TBIJ), The Signals Network, Blueprint for Free Speech, Notre Affaire À Tous, ARIA, Les Amis de la Terre, et WY4CJ, des scientifiques travaillant sur les questions climatiques tels que Peter Kalmus, des activistes climatiques tels que Kert Davies et Itamar Weizman et des économistes tels que Lucas Chancel.
