Vandalisme, Pillages Et Destructions : la main des «exclus sociaux qui profitent juste de ces genres de situation de boycott social», Hamidou Ba sociologue

Les violentes manifestations du 1er juin dernier ont occasionné beaucoup de dégâts matériels au Sénégal. Plus virulentes que celles de mars 2021, pour plus d’un, vu son ampleur, ces manifestations ont paralysé tous les secteurs de l’économie nationale. En effet, dans leur folie, des magasins, des bus, des établissements n’ont pas échappé à cette vague de violence et de destruction. Cependant, ces casses et autres scènes de pillages et de sabotages, aux yeux du socio-anthropologue, Hamidou Ba, portent la marque de certaines populations qu’il assimile à des «exclus de la société».

En effet, à la question de savoir est-ce que l’expression d’une frustration, d’un mécontentement peut expliquer cette violence constatée à Dakar et dans les autres localités du pays, le socio-anthropologue répond : «Non ! Maintenant, au moment où je parle, les manifestations qui se passent ici peuvent être interprétées de plusieurs manières.

Certains jeunes qui sont au niveau de Dakar, sont des exclus de la société. Ils sont au banc de la société. Au sens du terme, ils ne vivent pas les réalités de notre société. Ce sont des exclus sociaux qui profitent juste de ces genres de situation de boycott social pour pouvoir montrer leur mécontentement, leur frustration à travers la casse des biens publics, de biens privés, de vandalisme».

«Deuxièmement, il y a une sorte de frustration qui sommeille en eux. Ils sont désœuvrés. Tout simplement, à un moment donné, ils voient des gens vivre dans un luxe insolent qui ne dit pas son nom, qui se sont enrichis sur le dos des Sénégalais et qu’eux ils n’ont pas la possibilité d’accéder à cette richesse. Une situation qui ne peut plus continuer parfois.

Ces jeunes sont en train de montrer leur frustration. Ensuite ces violences, ces casses, peuvent être aussi interprétées d’une autre manière. Ces jeunes de 11, de 15, de 16 ans qui sont des enfants de la rue, qui n’ont pas accès aux biens sociaux pour vivre normalement certaines nombres de choses qui ne leurs sont pas accessibles, profitent de ces occasions pour trouver de quoi se mettre sous la dent, avoir quelque chose à garder pour les lendemains meilleurs».

«Ce ne sont pas seulement des partisans de Ousmane Sonko  qui sont en train de commettre ces actes de vandalisme, ce sont…»

En conclusion, ce qu’il faut comprendre, par-là, dit-il, c’est que ce ne sont pas seulement des partisans de Ousmane Sonko qui sont à Dakar, en train de commettre ces actes de vandalisme, ce sont les enfants de la rue, les bandits. Ce sont ceux qui sont dans le besoin.

Des personnes qui viennent justement d’être libérées de prison et qui se sentent exclues de la société. Elles profitent aussi de la situation pour exprimer une vengeance à l’égard de la société. Ici, il faut les comprendre. Ce sont des Sénégalais qui se sentent exclus de la société. Ils profitent juste de ces moments pour solder leurs comptes», a expliqué, Ha­midou Ba, un socio-anthropologue.

En politique ou dans la vie sociale, rappelle-t-il, «une manifestation est une action collective, un rassemblement organisé dans un lieu public ou un défilé sur la voie publique, ayant pour objectif de rendre public le mécontentement ou les revendications d’un groupe, d’un parti, d’un collectif, d’une ou plusieurs organisations. Toute révolte est aussi liée à des facteurs endogènes. Néanmoins, une révolution peut servir de catalyseur. Et ces facteurs endogènes n’expliquent pas tout», a-t-il souligné.

Vox Populi

Dieyna SENE
Up Next

Related Posts