Infos hebdomadaires de Transparency International : A l’intérieur de la ruche, le cas du Zimbabwe

Cette semaine, nous emmenons nos lecteurs au Zimbabwe, où de nouvelles allégations contre l’homme d’affaires controversé Kudakwashe Tagwirei – connu localement sous le nom de « Queen Bee » – ont émergé.

Il y a deux ans, alors que la monnaie nationale s’effondrait, la Banque centrale du Zimbabwe a restreint l’accès de ses citoyens aux dollars américains. Mais selon une nouvelle enquête de l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), ces règles ne semblent pas s’appliquer à Tagwirei. Des e-mails et des documents divulgués auraient montré que la Banque centrale avait autorisé son entreprise à convertir des bons du Trésor en dizaines de millions de dollars américains – de toute évidence illégalement.

[Ceci est] un exemple clair de la façon dont les personnes politiquement exposées et l’élite manipulent la formulation des politiques et l’économie du pays pour leur propre profit », a écrit Muchaneta Mundopa, directeur exécutif de Transparency International Zimbabwe sur Twitter.

L’année dernière, une enquête de The Sentry a révélé comment Tagwirei a construit son empire commercial dans les secteurs du pétrole, des mines et des transports. Dans une histoire trop familière, Tagwirei se serait appuyé sur des structures d’entreprise offshore complexes pour dissimuler sa propriété d’entreprises.

La plupart des gouvernements à travers l’Afrique reconnaissent que les sociétés écrans anonymes permettent des flux financiers illicites, avec des conséquences néfastes pour leurs économies. Les registres contenant des informations sur les propriétaires réels – ou « effectifs » – des entreprises sont un antidote connu au problème. Et tandis que certains pays à travers le continent ont fait des progrès démontrables, les progrès ont été trop lents et inégaux.

Les mesures récemment proposées par le Groupe d’action financière (GAFI) ont le potentiel de mettre fin aux abus des entreprises anonymes en mettant tous les pays au courant.

C’est pourquoi cette semaine, les chapitres nationaux et les partenaires de Transparency International de toute l’Afrique ont écrit une lettre ouverte au GAFI, exhortant l’organisme intergouvernemental à veiller à ce que la norme mondiale révisée exige des registres centralisés et publics des bénéficiaires effectifs, partout.

Au niveau national, les informations sur les bénéficiaires effectifs sont un moyen crucial de réduire les risques de corruption dans les marchés publics. Au Zimbabwe, par exemple, notre chapitre a exprimé des inquiétudes concernant le manque d’informations sur les propriétaires dans le cas d’une entreprise qui a reçu (ce que l’on croyait être) un contrat COVID-19 très gonflé.

La corruption est endémique au Zimbabwe où les efforts de lutte contre la corruption ont stagné ces dernières années, comme le montre notre indice de perception de la corruption (IPC). Sur l’indice 2020, le pays a obtenu un faible score de 24 – sur 100 possibles.

Nous saurons assez tôt s’il s’en sort mieux sur l’IPC 2021. Restez à l’écoute : nous publierons les derniers résultats le 25 janvier

Pape Ismaïla CAMARA
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