Deux ans déjà. Le temps file mais n’emporte pas les souvenirs. En ce jour anniversaire de ton départ pour l’autre monde, ma mémoire me transporte malgré ma peine vers les souvenirs d’un compagnonnage qui aura précédé ma venue dans cet univers.

En effet, t’ayant côtoyé pendant des dizaines d’années, j’ai pu admirer et observer ta personnalité fascinante et attachante qui a toujours fait de toi un interlocuteur et un témoin privilégié des différents évènements qui ont bouleverse et ensoleillé notre séjour sur terre.

Ainsi, Amadou Bator Diop malgré ses lourdes charges a toujours mis en avant les vertus cardinales de notre société que représentent la fidélité, l’amour de son prochain et la soumission à son Seigneur.

Doté d’une intelligence hors pair, ce travailleur infatigable parcourra des milliers de kilomètres pour transmettre à des générations d’exploitants agricoles l’amour viscéral qu’il éprouvait vis-à-vis de la terre, celle-ci représentant, a son avis, la sève nourricière au service du développement de notre continent.

Ayant atteint l’âge où le commun des mortels fait le bilan de son existence sur terre, il s’efforcera en dépit de cela de se projeter en poursuivant ses activités professionnelles et de faire sienne l’obligation inscrite dans le Coran « Comporte toi comme si tu devais mourir demain et profite de la vie comme si tu ne devais jamais quitter ce bas monde ».

Toute la vie de cet homme aura reposé sur le viatique du travail acharné, du don de soi et du respect scrupuleux des règles édictées par le Coran.

Fils de paysan, il consacrera toute sa vie à l’adoption de méthodes, politiques et règlements permettant l’amélioration des conditions de vie et de travail de cette frange de la population que son passage dans les hautes sphères de l’Etat aura aidé à voir le jour.

Dans ma jeunesse, j’ai très tôt été particulièrement touché par la gentillesse, la simplicité et le sens de l’humain qui se dégageaient de ce grand homme.

Sa résidence était un abri pour les plus démunis et une réplique de la vie en campagne et en ville. Il accueillait à bras ouverts des parents venus du Cayor pour chercher assistance, bénéficier de soins ou passer une période de l’année pendant laquelle la saison des travaux champêtres n’était pas encore ouverte.

Tout ce monde était choyé et bénéficiait t d’égards de la part de toute la maisonnée qui vibrait au son des discussions, rires, repas copieux qui faisaient de ce lieu un véritable havre de paix.

Il aura également inculqué à ses enfants dès le bas âge, ce sens de la solidarité, du partage, du consensus, de la résilience, de l’ouverture et du dialogue qui feront de l’un d’entre eux un élu du peuple.

L’enfant de Keur Amadou Yellah s’est donne cœurs et âmes à sa communauté dont il était un leader charismatique, respecté et qui jouissait de l’estime et de l’affection des petits enfants que nous fumes à une certaine période tant il était attachant.

Sa vie sur terre est un exemple à méditer car riche en enseignements tant pour les jeunes que pour les leaders qui doivent être à l’écoute des aspirations et des pulsations de notre société qui regorge de vertus qu’il aura su mettre en exergue.

En ce jour anniversaire de ton rappel à Dieu, ta famille, tes compagnons, tes amis, ta communauté toute entière prient pour qu’Allah Le Tout Puissant t’accueille dans son paradis.

Par Amadou Daha Kane