Gestion du Ministère de l’Enseignement Supérieur : Le Sudes/Esr alerte l’Ofnac

La période qu’a duré l’état d’urgence sanitaire et la fermeture des universités était une occasion pour que tout ce qui devait être mis en place le fût. Malheureusement, rien de ce qui devait être fait par le gouvernement ne l’a été à ce jour… Le Sudes /E.sr s’interroge sur la régularité et la transparence du marché passé sur ces modems qui ne servent à rien et demande à l’Ofnac de s’autosaisir et d’ouvrir une enquête sur cette affaire.

Le syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/ Enseignement supérieur et recherche (Sudes/Esr) s’est prononcé sur la rentrée universitaire 2020/2021, dans une note parcourue par 24 Heures. Après avoir peint un tableau sombre, les camarades du docteur Oumar Dia ont accablé leur ministre de tutelle, Cheikh Oumar Anne.

«L’année universitaire 2019/2020 n’est encore terminée dans aucune des universités publiques du Sénégal que la nouvelle s’annonce déjà extrêmement incertaine avec un niveau de chaos jamais connu dans l’histoire récente de l’enseignement supérieur public sénégalais. Pour le Sudes /Esr, la faute en incombe principalement au gouvernement et particulièrement à son ministre de l’Enseignement supéri­eur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), M. Cheikh Oumar Anne», pointent les membres du syndicat.

En effet, estime le Sudes/Esr, «si la pandémie de la Covid-19 peut servir de prétexte et d’excuses à M. Cheikh Oumar Anne pour justifier son incompétence et se dérober de ses responsabilités dans la situation actuelle des universités publiques sénégalaises, le Sudes /Esr tient tout de même à rappeler à l’opinion pub­lique que l’année universitaire 2019/2020 avait déjà très mal démarré et que l’état d’urgence sanitaire décrété en mars 2020 a dû plutôt être une aubaine inespérée pour lui. Au tout début de l’année universitaire 2019/2020, le Sudes/Esr avait attiré l’attention du gouvernement et particulièrement de M. Cheikh Oumar Anne sur le fait que les recettes utilisées depuis des décennies et qui, ajoutées aux énormes sacrifices des enseignants et des étudiants, permettaient de sauver les années universitaires avaient atteint leurs limites objectives et qu’il fallait désormais des mesures fortes et quelque chose de radicalement nouveau pour sauver l’université sénégalaise d’un effondrement imminent ».

Mais, «malgré les alertes répétées du Sudes /Esr et sa grève d’avertissement du 04 décembre 2019, le gouvernement du Sénégal et son Mesri n’ont, à aucun moment, pris la pleine mesure du problème de l’université sénégalaise et tiré les conséquences qui s’imposaient en termes de responsabilités à adopter et de décisions urgentes à prendre», martèlent les camarades du docteur Oumar Dia.

Et de pointer dans le document, «le pre­mier résultat tangible et catastrophique de cette irresponsabilité inqualifiable du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a été une année blanche à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) excepté son Ufr de santé. Le Sudes/Esr pensait que le choc occasionné par cette année blanche dans la seule université publique du Sud du pays était suffisant pour amener enfin le gouvernement et M. Cheikh Oumar Anne à se ressaisir et à prendre les mesures idoines pour qu’une telle catastrophe ne se reproduise pas dans une autre université en 2020/2021. La période qu’a duré l’état d’urgence sanitaire et la fermeture des universités était une occasion pour que tout ce qui devait être mis en place le fût. Malheureusement, rien de ce qui devait être fait par le gouvernement ne l’a été à ce jour et il est évident que d’autres universités s’acheminent vers des catastrophes similaires, voire pires que celle qu’a connue l’université Assane Seck de Ziguinchor en 2019/2020».

Pire, selon toujours nos confères, le Sudes/Esr «constate que M. Cheikh Oumar Anne a distribué en début septembre aux enseignants des universités des modems orange d’accès à Internet de 02 go ne fonctionnant que si les collègues qui les utilisent paient les recharges nécessaires. Le Sudes /E.sr s’interroge sur la régularité et la transparence du marché passé sur ces modems qui ne servent à rien et demande à l’Ofnac de s’autosaisir et d’ouvrir une enquête sur cette affaire. C’est globalement donc dans un contexte de délabrement très avancé de notre système d’enseignement supérieur que nos universités publiques s’apprêtent à accueillir un peu plus de 68000 nouveaux bacheliers»

Saphiétou Mbengue
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