Gestion des ordures en Afrique : plusieurs projets d’entreprise, mais toujours autant de défis

L’économie circulaire prend peu à peu forme en Afrique, et de nombreux projets d’entreprises sont établis dans de système. De gros défis empêchent toutefois les différents acteurs de saisir pleinement les opportunités qui en découlent.

Le recyclage des ordures ménagères et industrielles est devenu une source de revenus pour de nombreux entrepreneurs africains, mais les initiatives en cours ne semblent pas suffire à couvrir le potentiel du domaine. Selon les statistiques, l’équivalent de 180 millions de tonnes d’ordures est généré en Afrique, et à peine 5% en sont recyclés.

En République Démocratique du Congo, Nicole Menemene a fondé Plastycor, une entreprise qui transforme des déchets plastiques collectés en bouquets de fleurs ou en tableaux artistiques. Elle se sert également des bouteilles en plastique, pour produire des fauteuils, des étagères, et plein d’autres meubles qu’elle commercialise.

En Égypte, la start-up Bekia, fondée par Alaa Afifi Kamal en 2017, a mis en place une initiative originale. Elle offre pour tout type d’ordures rapporté des points qui peuvent être échangés contre des produits d’épicerie, des tickets de métro, du crédit d’appel téléphonique ou des fournitures scolaires. L’initiative joue un double rôle social et économique.

Un projet analogue a été mis en place par le Togolais Edem Almeida. Son entreprise Africa Global Recycling rachète les ordures auprès des ménages où les incite à en apporter, en échange de revenus ou autres formes de récompenses. L’entrepreneur prodigue également des conseils, des formations, en ingénierie de gestion des déchets. Il envisage plus tard de créer avec des déchets qu’il transforme des produits qu’il pourra exporter à l’international.

Au Nigeria, Obi Charles Nnanna a fondé la start-up Kaltani, une entreprise qui recycle et transforme les déchets plastiques en outils de protection des objets, lors de leurs emballages ou de leurs expéditions. La réussite lui a valu récemment de mobiliser 4 millions de dollars, qui seront utilisés pour développer son activité sur plusieurs localités du Nigeria.

Il existe plusieurs organisations africaines qui défendent les intérêts des acteurs de ce segment d’économie circulaire, mais les défis du secteur restent nombreux. Le premier d’entre eux est celui de trouver un marché pour les produits transformés. Il est parfois difficile de trouver des repreneurs pour les objets transformés à partir des ordures récupérées.

Le deuxième défi est celui de la compétence. L’activité est nouvelle et la compréhension de sa chaîne de valeur n’est pas toujours facile. Enfin, il existe également des difficultés à accéder aux technologies appropriées pour gérer les processus de transformation.

Ecofin

Mamadou Nancy Fall
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