Avec 29 décès et 363 cas recensés en un mois, la fièvre de la Vallée du Rift secoue la vallée du fleuve Sénégal. Le mouvement And Gueusseum alerte sur des failles systémiques dans la prise en charge et annonce des actions syndicales pour faire respecter les accords sociaux en souffrance.
Face à la flambée des cas de fièvre de la Vallée du Rift, And Gueusseum s’est incliné devant la mémoire des 29 personnes décédées au cours du dernier mois et dénonce une situation sanitaire « alarmante ». Le mouvement pointe des « mécanismes défaillants » en matière de transmission, de diagnostic et de prise en charge, particulièrement à l’hôpital régional de Saint-Louis, épicentre des décès.
Le syndicat estime que la crise actuelle confirme ses alertes antérieures sur la gestion de cette zoonose, critiquant « l’approche tatillonne et calamiteuse » du ministère de la Santé dans la communication publique, la formation du personnel, et la protection des agents de première ligne, dont les infirmiers chefs de poste.
And Gueusseum regrette l’évacuation systématique des malades vers Saint-Louis alors que « la transfusion sanguine, pivot du traitement », pourrait être assurée dans des centres de santé de proximité. Le mouvement soulève aussi un problème d’application de la loi sur la transfusion sanguine (n°2023-06) et de son décret d’application (n°2023-2419), notamment en matière d’hémovigilance et de disponibilité de sang conforme aux standards de l’OMS.
Le syndicat interroge par ailleurs le suivi des décès, des avortons et des carcasses animales infectées, rappelant que la prévention doit primer sur le curatif dans une stratégie « holistique et multisectorielle ». Allusion également au faible déploiement de moustiquaires imprégnées dans la zone touchée, en contradiction avec les besoins.
And Gueusseum appelle à l’opérationnalisation du concept « One Health », prônant une coordination renforcée entre les services de la santé, de l’élevage, de l’agriculture et de l’environnement. Le mouvement insiste sur la vigilance concernant la consommation de viande et de lait dans les zones affectées, et interroge l’absence de mobilisation marquée de l’Action sociale, pourtant essentielle dans l’accompagnement communautaire.
Dans un contexte déjà marqué par la dengue et la variole du singe, le mouvement préconise une lutte antivectorielle énergique, la vaccination animale hors périodes épidémiques, et la gestion rigoureuse des carcasses contaminées. Il juge par ailleurs « contre-productive » l’utilisation d’insecticides en pleine saison des pluies, estimant que leur efficacité s’en trouve réduite.
Enfin, And Gueusseum rappelle le dépôt d’un préavis de grève ignoré selon lui par le ministère de la Fonction publique et maintient son cinquième plan d’actions. Un sit-in est prévu le 21 novembre, suivi d’une grève les 25 et 26 novembre 2025 pour exiger l’application des accords restants conclus avec le gouvernement.


