Drames dans les structures de sante : une longue série noire

Onze bébés sont morts calcinés à l’hô­pital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. Ce qui a créé tristesse et consternation. Et tout le monde pense avec force à ces innocents qui sont partis alors qu’ils ne demandaient qu’à vivre. Mais, force est de constater que ce drame vient s’ajouter à une série macabre que rien ne semble pou­voir arrêter. En effet, il faut le rappeler avec insistance.

Le 24 avril 2021 à Linguère, quatre (04) nourrissons avaient perdu la vie dans les mêmes circonstances. Ils avaient perdu la vie totalement calcinés dans un incendie survenu au niveau de la crèche de la structure de santé de cette localité du Sénégal.

Pour toutes mesures, le directeur avait été démis de ses fonctions avant que l’on assiste à l’entrée en jeu de la justice. Par la suite, trois agents avaient été inculpés et placés sous contrôle judiciaire. Le juge avait retenu contre eux deux chefs d’inculpation, à savoir homicide et blessures involontaires.

Seulement, un peu plus d’un an après, il n’y a eu aucune suite pour totalement situer les responsabilités. Six mois après, c’est un couple qui a perdu son bébé dans des circonstances douloureuses. Il s’agit du couple Saleh qui avait vu leur bébé mourir suite à des brûlures au premier degré. Les faits s’étaient passés au niveau de la clinique Made­leine.

L’on n’a pas fini d’épiloguer sur de pareils cas, que survient l’affaire Astou Sokhna, du nom de cette femme enceinte, morte par négligence dans les locaux de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga.

Le ministre de la Santé et de l’action sociale avait même élevé la voix, clamant que les responsabilités seront situées et qu’il al­lait donner des instructions fermes pour que de tels drames soient évités dans les hôpitaux du Sé­négal. Pourtant, quelques jours après, un enfant meurt dramatiquement à l’hôpital régional de Kaolack. En effet, l’enfant déclaré mort et déposé à la morgue, était encore vivant. Malheureusement, il n’avait pas survécu.

Témoignant, le père du nourrisson avait déclaré : « J’avais amené ma fille à l’hôpital. Le matin, je suis venu m’enquérir de son état de santé, mais le médecin m’a dit qu’elle (l’enfant) était fatiguée et avait des douleurs au niveau de la tête.

Quelque temps après, je suis revenu, mais à ma grande surprise, une infirmière m’a annoncé sa mort et m’a remis un certificat de décès. Ainsi, une fois à la morgue, le corps qui n’y était pas, a été par la suite amené par quelqu’un d’autre dans un carton. Et lorsque que mon ami a touché le cou du bébé, elle a commencé à crier. On allait enterrer ma fille vivante. C’est vraiment déplorable. C’est un cas qui n’est pas du tout nouveau dans nos hôpitaux. Sur ce, j’interpelle le ministre de la santé parce que trop, c’est trop !»

 

Que faut-il encore rappeler comme faits pour juger du nombre des drames récemment survenus dans nos hôpitaux ? Mais bizarrement, seuls quelques boucs émissaires tombent sans que nos gouvernants n’endossent la responsabilité morale et politique qui leur incombe.

Le Vrai Journal

Oumou Khaïry NDIAYE
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