– «L’essentiel des décès enregistrés présentement sont des personnes avec des comorbidités. Ce sont des personnes âgées qui, dans la grande majorité des cas, ne sont pas vaccinées.

Tout comme parmi les décès, il y en a qui avaient reçu une ou deux doses de vaccin. Mais ils ne sont pas nombreux. Ce n’est cependant pas une surprise, puisqu’on sait que le vaccin ne protège pas à cent pour cent. Il protège jusqu’à 95 ou 96%. Cela est une première raison.

La deuxième, c’est que, même si vous êtes vaccinés, vous pouvez avoir le Covid-19 et décéder d’une autre maladie, une comorbidité (un diabète, une hypertension, une insuffisance rénale, un cancer très compliqué). Ce que nous constatons actuellement, c’est que l’essentiel des décès concernent les personnes âgées présentant une comorbidité, comme dans la première phase, et qui n’ont reçu aucune dose de vaccin.

D’où l’importance du vaccin parce que nous avons observé que des personnes âgées, vivant avec d’autres maladies, qui ont reçu ne serait-ce qu’une dose de vaccin, résistent mieux à la maladie et guérissent le plus souvent, même quand elles font des formes graves. Nous avons aussi constaté que les gens qui ont pris deux doses de vaccins sont, dans la plus grande majorité, protégés contre les formes qui nécessitent une hospitalisation ou une hospitalisation prolongée et décèdent moins par rapport aux personnes qui ne sont pas vaccinées. Cela prouve l’efficacité du vaccin contre le Covid-19.»

«Même si les individus âgés meurent plus de la maladie, la Covid-19 touche de plus en plus la cible jeune. Aujourd’hui, 60% des cas sont âgés entre 15 et 45 ans. La mortalité est cependant extrêmement faible dans cette cible. Parmi les patients jeunes, il y a des cas graves. Mais cette cible jeune, si elle n’a pas de comorbidité, guérit. Ce sont des gens qui s’en sortent parce qu’ils ont un système immunitaire beaucoup plus solide.

Nous observons des cas sévères chez les jeunes, mais ils guérissent. Les cas sévères sont ceux qui nécessitent une administration d’oxygène. Alors que les cas critiques sont ceux qui nécessitent une prise en charge extrêmement lourde qui n’est disponible que dans les services de réanimation. Nous avons eu des cas critiques chez les jeunes. Le plus souvent, ce sont des patients qui présentaient une comorbidité et qui, malheureusement, n’étaient pas vaccinés.

C’est le cas d’une fillette de 7 ans que nous avons perdue récemment, dans cette troisième vague. Elle était drépanocytaire. C’est dire que la maladie touche tous les âges. Et il faut que tout le monde fasse très attention parce que même si les jeunes s’en sortent généralement, ce sont eux qui contaminent des personnes vulnérables qui font des tableaux beaucoup plus dramatiques. C’est pourquoi il est recommandé, même si vous êtes vaccinés, de continuer à garder le masque et de respecter les gestes barrières.»

L’Obs