Expansion de la Franc-maçonnerie au Sénégal : retour sur les 4 loges maçonniques au 19ième siècle au Sénégal

Il y a un peu plus d’une semaine, dans une note  rendue publique, Jamra et d’autres organisations ont annoncé que la Grande Loge maçonnique du Sénégal, qui a procédé à l’intronisation de son nouveau Grand Maître, allait entrer en conclave du 16 au 30 juillet au niveau de leur Temple de Ngor. Avec wikipédia, lactuacho.com revisite  sur les 4 loges maçonniques au 19ième siècle au Sénégal dans un premier jet sur ces occidentales qui reprennent force au Sénégal

Les loges maçonniques françaises implantées au Sénégal sont, au début du xixe siècle, peu actives dans la mesure où, entre 1809 et 1816, les Britanniques sont à nouveau maîtres de Saint-Louis. Des loges anglaises ont pu exister durant cette période, sans certitude à ce stade.

« La Parfaite Union »

Le 17 février 1824, la loge « La Parfaite Union » est régularisée par le Grand Orient, qui se mettra en sommeil treize ans plus tard, en 1837. Afin qu’une loge soit officialisée, il faut qu’une obédience lui accorde ses constitutions. L’influence coloniale veut ici que la loge, nouvellement fondée, s’adresse à la première obédience française1. Le tableau, registre de l’association, de « La Parfaite Union » affiche alors qu’une douzaine de membres, tous issus de la Marine française ou négociants. Les marins viennent essentiellement des ports de Brest et de Marseille, où se trouvent leurs « loges mères ».

Alors que Jacques-François Roger, appelé baron Roger, devient le vénérable d’honneur de « La Parfaite Union » en 1824, les effectifs maçonniques sénégalais semblent se développer. De nombreux membres de l’administration de Saint-Louis sont initiés7. En juillet 1824, la loge se dote d’ailleurs d’un « souverain chapitre », structure pour la pratique des hauts grades maçonniques, que sept membres rejoignent. Quelques jours plus tard, sont introduits les premiers officiers de loge maçonnique, aînés de tous ceux de l’histoire de la maçonnerie sénégalaise6.

La majorité des lettres capitulaires sont transmises via le baron Roger, gouverneur de la colonie se rendant régulièrement en France et permettant ainsi la communication avec l’hexagone. En 1827, le tableau de « La Parfaite Union », seule loge reconnue du Sénégal, affiche 27 adhérentsn. L’année 1834 marque l’accroissement du nombre de négociants au port St-Louis – donc de francs-maçons – ainsi que l’arrivée de marins bordelais, se mélangeant aux hommes métis à la Parfaite Union. Dès 1837, l’armateur et homme politique Hubert Prom est l’un des piliers du groupe dit des « bordelais » et participe donc à cette mutation interne.

L’historiographie maçonnique du Sénégal ne peut s’effectuer au début des années 1830. Pour cause, la Révolution de juillet, qui se déroule sur trois journées de fin juillet nommées Trois Glorieuses, cause une absence de documents, ceux-ci provenant majoritairement de la France. En 1837, un double événement se produit assez paradoxal : la loge maçonnique de « La Parfaite Union » est – par l’arrivée des bordelais – en plein essor mais sa trace est perdue. Auteurs et monologues s’accordent donc pour l’a qualifiée « en sommeil »2. Quelques décennies plus tard, le Grand Orient réinvestira la loge.

« L’Union Sénégalaise »

 

En mai 1874, à « La Parfaite Union », toujours dans le nord-ouest du pays, succède « L’Union Sénégalaise ». Celle-ci émerge aux prémices de la Troisième République, s’installe rue du Palmier et travaille au Rite français et écossais. Elle compte une quinzaine de membres et tous, perpétuant la tradition, sont marins et négociants10. La loge est déclarée en septembre et annonce trente-quatre membres ainsi que de nombreux passages de grades, effectués avec dérogations, sans doute afin que la loge présente le nombre requis de maçons au grade de « maître » aux yeux du Grand Orient de France.

De 1876 à 1885, « L’Union Sénégalaise » est marquée par divers conflits internes et clivages en son sein. Plusieurs soucis administratifs obligent la seule loge du pays à déménager rue de la Mosquée et s’annonce ensuite rue des Boufflers. La ville portuaire de Saint-Louis voit se développer un climat général de tension et d’hostilité à la franc-maçonnerie, annonçant dans le pays les prémices de l’antimaçonnisme.

En juillet 1882, à la suite de plusieurs campagnes d’extériorisation afin de redorer son image, « L’Union Sénégalaise » initie le commerçant Biran Sady – retenu comme premier franc-maçon de nationalité sénégalaise de l’histoire. Les dettes s’accumulant envers le Grand Orient, celui-ci déclare en 1893 la loge portuaire comme irrégulière.

« Avenir du Sénégal »

La quatrième loge de l’histoire du Sénégal voit le jour peu après la disparition de la troisième. En juin 1893, « Avenir du Sénégal » est fondée. Sur les documents figurent alors un sceau à références palméiformes largement inspirées de celui de « L’Union Sénégalaise ». Si la constitution du nouvel atelier maçonnique est demandée au Grand Orient, son vénérable est lui issu de la Grande Loge de France. Dès novembre 1894, la loge rencontre des divergences idéologiques, dues en partie à des revendications politiques et religieuses d’ordre anticléricales de la part de certains membres. Malgré la très faible importance de la loge, il s’ensuit démissions et procès. La franc-maçonnerie se heurte aussi aux islamistes intégristes4.

Le climat étant particulièrement défavorable à « l’Avenir du Sénégal », la loge se disperse et sera presque inactive jusque 1965, date à laquelle elle disparaît entièrement.

« Étoile Occidentale » à Dakar

En réaction aux difficultés de la quatrième loge sénégalaise est fondée, en novembre 1899, la loge maçonnique « Étoile Occidentale ». Sa particularité est d’ordre géographique : la loge n’est non plus située à Saint-Louis mais à Dakar, ville dont le développement se concrétise chaque jour davantage par l’implantation d’administrations et des maisons de commerce.

Source Wikipédia

Mamadou Nancy Fall
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