Crise du système éducatif Les recettes sont dans les tiroirs !

Pour cette fin d’année scolaire, qui a démarré, des potaches se sont encore négativement signalés : au lycée Sembène Ousmane de Yoff, pour « marquer l’évènement d’une pierre blanche », comme l’écrivait dans un de ses romans leur parrain cinéaste, en dépit d’être autodidacte, une bande « d’élèves » a salué cette « libé‐ration » par des saccages de symboles, supports et matériels scolaires !

En réaction à ce vandalisme, le ministre de tutelle de tutelle a promis « des sanctions ». Le « meneur » a été arrêté. Il pourrait bien faire face au tribunal, autant que ses « acolytes ». Loin donc le temps où dans tous les lycées du Sénégal les « meneurs » tachaient de faire sienne la maxime : « être rouge et expert »

C’est‑à‑dire lutter pour les intérêts « matériels et moraux » des élèves, tout en étant, d’abord, excellent dans les études. Une expression donc de la « délinquance juvénile », pour emprunter un segment du titre d’un film d’un autre cinéaste sénégalais. Elle a envahi maintenant le milieu scolaire et estudiantin, puisque dans nos « temples du savoir » on s’y affronte entre camps « ethniques » et politiques.

« La lumière » y est rade plus en plus rangée en arrière-plan. C’est pourquoi, malgré les « sanctions », ce sera « chasser le naturel, il revient au galop ». C’est dire que le mal a atteint dans nos établissements d’enseignement un tel « stade » que les « sanctions » ne peuvent, tout au plus que le calmer.

Pour preuve, l’année dernière, ce fut presque le même spectacle qui a été servi par des potaches, dans une cité en bordure de mer dans la région de Dakar. Entre les deux actes, tout comme avant, des enseignants ont été désobéis, menacés, agressés et, même, tabassés par des « apprenants ».

Ainsi cette délinquance scolaire est loin d’être un épiphénomène. La solution ne saurait donc être conjoncturelle. C’est plutôt une crise ‘systémique, qui indique qu’on en est arrivé au seuil que craignait le philosophe grec : « lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves ». Un « début de tyrannie », qui est la conséquence de notre système d’enseignement, purgé, depuis les derniers temps du régime politique socialise sénégalais, de modules qui participaient à ancrer dans l’esprit de l’élève qu’il doit « s’instruire, pour mieux servir » sa Nation, sa cité, ses parents et proches. L’objectif était d’y former des citoyens.

Ambition ratée, au regard de la dégradation du niveau scolaire et universitaire, autant que des comportements « inciviques ». Et puisque ce sera au détriment du pays et des populations, le minimum serait de ramener l’éducation civique dans notre enseignement de base et bien d’autres innovations et recommandations contenues dans les conclusions sur les « états généraux» et autres « assises » autour de l’Education. Des tentatives pour « sauver l’école sénégalaise » qui remontent du temps de feu Iba Der Thiam. L’heure est comme venu de les exhumer des tiroirs, et faire plus que les dépoussiérer.

Car, les laisser à la merci des cafards et souris entraînera des cas plus graves que ceux vécus l’année dernière à Hann et cette année à Yoff. Bien sûr que les actes des potaches « égarés », comme dirait un « médiateur » tentant de les tirer d’affaire, indexent, peut-être même avant tout, nos cellules familiales qui semblent ignorer ou prendre à la légère l’alerte du psychologue :

« L’enfant est le père de l’homme » ! Comment remédier aux « démissions parentales » dans un contexte de « paupérisation croissante », attestée même pas les institutions internationales ?

Pour sûr, « le vandalisme » croissant en milieu scolaire indexe ainsi, comme les classait le sociologue Durkheim : la société « domestique », la société « religieuse », autant que la « société politique ».

Comme quoi le mal est comme la résultante d’une démission collective. Comment le guérir à la racine ? Pour sûr, il faudra commencer par exhumer et dérouler les conclusions et recommandations qui pourrissent dans les tiroirs. Elles ne peuvent plus être enfermées, puisque ce serait au risque et péril du Sénégal, en contradiction même avec ses « valeurs traditionnelles ».

Alerte

Dieyna SENE
Up Next

Related Posts