Cri de cœur de l’alliance des syndicats autonomes de la santé : « Halte aux dérives ministérielles et au laxisme dans l’application des accords »

L’Alliance des syndicats autonomes de la santé a lancé un cri de coeur aux autorités sanitaires, réclamant la fin des dérives ministérielles et le laxisme dans l’application des accords.

En effet, rappellent Sidiya Ndiaye et ses camarades, «(…), la commission médicale d’établissement (CME), au regard de la loi 98-12 du 12 février 1998 relative à la création, à l’organisation et au fonctionnement des établissements publics de santé, est simplement un organe consultatif pour le Directeur, tout comme le Comité Technique d’établissement (CTE) au sein de l’organigramme de l’EPS et ne saurait être une Direction médicale en face ou en déphasage avec la Direction administrative sous le couvert du Conseil d’Administration (CA), organe délibérant.»  Le Vrai Journal

Poursuivant, ils ajoutent ceci dans leur déclaration rendue publique hier : «Bien qu’il ne peut exister un hôpital sans médecins, il est cependant évident que l’hôpital (hôtel médicalisé) devrait être un lieu d’épanouissement des clients et des communautés de travailleurs qui le composent et qui émargent dans des syndicats que la CME ne saurait et ne pourrait jamais remplacer ou concurrencer.»

C’est pourquoi, défendent-ils, «à défaut de procéder à l’abrogation de la loi hospitalière devenue le ‘’pantalon de Moriba’’ à cause de manoeuvres de dévoiement dans son application par des textes torpillés (Convention hospitalo-universitaire) ou non appliqué (statut du personnel des EPS) au moment où l’hôpital de niveau 4, dont on se gargarise jusqu’ au niveau le plus élevé, n’a pas encore d’existence juridique dans la carte hospitalière», nous exigeons que les dispositions s’appliquent en lieu et place d’une sournoise perspective de médicalisation à outrance du système de santé.»

Pour eux, «cela prouve à suffisance un parti pris délibéré du Ministre corporatiste pour son syndicat d’appartenance. Au demeurant, pour rappel, seuls 08 gestionnaires de formation occupent des fonctions de directeur d’hôpital ou EPS contre 33 médicaux directeurs sur 41 hôpitaux dans un pays où on dénombre un déficit de médecins et une pléthore de gestionnaires au chômage ».

Dans un autre registre, les membres de l’Asas signalent que Mme le Ministre, «en violation du décret n°2020-936 portant organisation du Ministère de la Santé et de l’Action sociale, continue de nommer des Médecins-Chefs de région en lieu et place des Directeurs régionaux de la Santé et de l’Action Sociale en parfait déphasage avec le changement de paradigme qui consacre l’approche par les déterminants de la santé d’autant que les présentes inondations, avec leur lot de maladies de toutes sortes, nous imposent une démarche préventive dans une approche pluridisciplinaire et multisectorielle ».

Par ailleurs, ils s’insurgent «contre les lenteurs qui relèvent d’un véritable laxisme des ministères de la santé et des collectivités territoriales dans l’application des accords Gouvernement-And Gueusseum portant augmentation du salaire des agents malgré les bonnes dispositions pratiques prises par le Ministre en charge des finances et par le Directeur Général du Budget et les invitent à régulariser, sans délai, la situation de toutes les catégories de contractuels, des municipaux, des chauffeurs et du personnel administratif.»

Oumou Khaïry NDIAYE
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