Et si le Président Macky Sall avait décidé de calquer son action sur les intentions affichées du leader de Pastef ? Ousmane Sonko, faut-il le rappeler, avait annoncé lors de sa campagne pour les législatives du 31 juillet dernier, quatre propositions que sa coalition, Yewwi Askan Wi, envisageait de déposer à l’Assemblée nationale, une fois que les Sénégalais auront fini de leur accorder la majorité.
En l’occurrence, « une proposition de loi sur le coût de la vie, une deuxième sur une loi permettant à tous les acteurs politiques de jouir de leur éligibilité et de participer à la compétition électorale, une troisième sur la gestion des ressources gazières et pétrolières et, enfin, une quatrième sur la criminalisation de l’homosexualité ».
Il apparait donc très clairement qu’en posant ses deux premiers gestes forts depuis la formation du nouveau gouvernement, Macky Sall a fini de couper l’herbe sous le pied de Sonko. Il a tenu manifestement à le devancer sur les deux premières initiatives parlementaires que le leader de Pastef avait annoncées lors de la campagne pour les législatives. A savoir, sur le coût de la vie et sur l’amnistie en faveur de Karim Wade et de Khalifa Sall principalement.
On ne peut croire qu’il s’agit d’une simple coïncidence. Le Président a sans doute voulu prendre les devants et contrarier le seul adversaire qu’il craint le plus sur l’échiquier politique. Ce faisant, il n’a pas laissé à Sonko et compagnie l’initiative d’une proposition de loi contre la vie chère.
Puis, en instruisant son Garde des Sceaux de lui proposer la meilleure formule permettant à Karim Wade et Khalifa Sall de retrouver leur éligibilité, il devance non seulement Ousmane Sonko sur ce terrain. Mais il rebat aussi les cartes en espérant susciter un choc des ambitions au sein de l’opposition. Ce qui est en définitive le meilleur moyen d’annihiler le danger « Sonko ».
Il ne faut pas non plus écarter le fait qu’il puisse aussi y avoir dans la tête du Président Macky Sall une contrepartie au retour imminent au premier plan de Karim et de Khalifa. A savoir, la relance du dossier Sonko-Adji Sarr pour désamorcer complètement la « bombe » que constitue à ses yeux le leader de Pastef. Ce faisant, il reprendra d’une main ce qu’il a donné par l’autre.
Le Vrai Journal
