La région de Tambacounda reste une zone particulière de par sa proximité avec les pays voisins de la Guinée Bissau, la Guinée Conakry, la Gambie, du Mali entre autres. C’est une région très vaste qui occupe à peu près 21,7% du territoire national soit une superficie de 42706km2 avec une population de 900432 en 2021. Selon le médecin-chef de région médicale, Dr Amadou Bayal Cissé, Tambacounda a un établissement public de santé avec 7 districts et 152 postes de santé.
Une couverture qu’il juge satisfaisante. « Nous avons également 11 centres de santé, les 7 sont publics et 4 qui sont communautaires. La carte sanitaire est appuyée par le privé qui commence à se développer. Dans la commune de Tamba, nous avons 4 cliniques privés » a-t-il avancé. Et de se désoler cependant : « nous avons des blocs opératoires qui sont dans les dispositions d’être fonctionnelles mais ne peuvent pas le faire, faute de chirurgiens et de techniciens anesthésistes ».
Les ressources humaines et de qualité pour prendre en charge médicalement et sur le plan sanitaire la population de Tambacounda ne manquent pas. Cependant, il est à noter un déficit criard de spécialistes surtout dans le domaine de la chirurgie et de l’anesthésie pour prendre en charge les urgences.
Avec 189 personnels de santé qualifiés, le médecin-chef de région Dr Amadou Bayal Cissé a déclaré avoir réussi le pari de mettre au niveau de l’ensemble des postes de santé le couplet gagnant infirmier-sage-femme.
« Dans chaque département, nous avons un pharmacien, 3 médecins dans chaque centre de santé, deux pédiatres, un urologue mais nous recevons beaucoup de départs » se désole-t-il. Et de poursuivre : « cette année, nous déplorons une vingtaine de départs que nous n’avons pas pu maitriser et cela continue encore. Présentement, sur ma table, il y a plus de 40 demandes de départ. » L’autre défi de la région médicale demeure selon son chef, la fidélisation des ressources humaines.
« Nous mettons des gynécologues, des sages-femmes et nous les formons. Une fois, qu’ils le sont, ils retournent dans leur localité d’origine. Et c’est un manque à gagner pour notre région médicale » a soutenu Dr Cissé. Et de faire un plaidoyer : « dans notre perspective, il faut une recherche opérationnelle en formant ici des jeunes filles et garçons qui ont fini d’avoir leurs Bac et qui habitent dans la région. Il faut leur octroyer des bourses pour qu’ils deviennent des infirmiers, des sagesfemmes et même des médecins »
Au niveau de cette même région médicale, l’ouverture des blocs opératoires a été réalisée dans certaines structures de santé. Toutefois, le manque de personnel qualifié dont des anesthésistes ou encore chirurgiens demeure une denrée rare. « C’est l’Etat qui est inter pellé car nous avons fini de former des médecins spécialistes dans le domaine de l’obstétrical au niveau de Maka Coulibantang, de Koumpentoun, de Goudiry mais malheureusement, ce que nous n’avons pas sur le terrain ce sont des techniciens en anesthésie», a soutenu Dr Cissé. Et d’avancer : «il n’y a que l’université de Saint-Louis qui forme ces spécialités. On ne peut pas continuer comme cela. Il faut démocratiser la formation. La demande est forte dans la région. Et les références nous viennent de partout. Vélingara comme Kédougou nous envoient leurs malades»
Sud Quotidien