Selon le journaliste poète Sébastien-Roch Nicolas De Chambourt, «l’anticipation ouvre la voie à la victoire et est l’aiguillon de la conquête». Le Président Bassirou Diomaye Faye ne dira sans doute pas le contraire.
En effet, n’eussent été les mesures anticipatives qu’il a prises dès son élection à la tête du pays, bien avant sa prestation de serment, il serait sûrement tombé dans le piège de son prédécesseur Macky Sall. Faisant l’état des lieux à sa prise de pouvoir, l’actuel chef de l’Etat affirme avoir trouvé une situation déplorable
«Lorsque j’ai été élu, avant même ma prestation de serment, j’ai commencé à mener mes propres investigations. J’étais alors à l’hôtel Azalaï. J’ai appelé des experts sénégalais que je suivais depuis un moment pour recueillir leurs avis sur la situation du pays. J’ai également mené mes investigations pour voir s’il y avait assez de stocks pour sécuriser le pays, notamment dans les domaines de l’alimentation, de l’approvisionnement en carburant, en hydrocarbures etc.», indique d’emblée le successeur de Macky Sall avant de poursuivre :
«Ces investigations ont révélé des choses inquiétantes. En effet, il s’en estfallu de peu pour qu’on revive les situations de délestage que le pays a connu sous Wade. Parce que la sar n’avait plus d’approvisionnement», a-t-il poursuivi.
Il indique que s’il a réussi à déjouer les plans de ses prédécesseurs, c’est grâce au réflexe qu’il a eu de voir en amont de sa prise de service l’état des lieux des secteurs sensibles. Il affirme s’être entretenu avec le directeur de la Sar, celui de la Senelec à l’époque, celui du commerce intérieur, l’ancien ministre du Budget Moustapha Ba, la Fmi et d’autres fonctionnaires, pour essayer de voir ensemble les possibilités d’éviter à notre pays de revivre les cauchemars des délestages. «Nous avons très vite pris nos précautions pour que le bateau qui était dans les eaux sénégalaises depuis un mois, faute de paiement de la part de la sar, puisse décharger et qu’on fasse venir un autre bateau qui nous a permis d’approvisionner la SAR en hydrocarbures pour éviter les délestages», indique le chef de l’Etat.
Hausse Des Factures D’eau Dès Le 29 Mars, Contrats Nébuleux Au Ministère De La Santé Licences De Pêche
Faisant toujours l’état des lieux à son arrivée à la tête du pays, le locataire du palais révèle que l’ancien régime s’est précité de faire des négociations parce qu’ils savaient qu’ils allaient partir. Ces négociations portent sur le domaine de l’approvisionnement en eau, de la santé et de la pêche.
«Les anciens collaborateurs de Macky Sall avaient signé un arrêté pour augmenter le coût de l’eau au Sénégal. Ce décret qui devait entrer en vigueur le 29 mars 2024, donc 3 jours avant ma prestation de serment, aurait eu comme conséquence, selon lui, la hausse du coût des factures.
« Les sénégalais penseraient que c’est moi alors qu’ils avaient signé avant mon accession au pouvoir», annonce le Président Diomaye. Même décor dans le domaine de la santé où il dit avoir trouvé des contrats qui portent sur la gestion des hôpitaux. D’ailleurs, il dit avoir appelé l’ancienne ministre de la Santé, Marie Khemess Ngom, pour lui dire d’arrêter toute signature de contrats. A l’en croire, ces contrats laissaient entrevoir des surfacturations. D’ailleurs, il dit en avoir discuté avec l’ancien Président Macky Sall lorsqu’il a été reçu par ce dernier au palais pour faire une visite.
«J’ai dit au Président Macky Sall que j’ai vu une convention signée avec Dakarnave il y a 25 ans et qui est arrivée à expiration. Mais que ses services se sont précipités pour reconduire ledit contrat à 20 ans. Je lui ai fait savoir que les intérêts du Sénégal n’ont pas été préservés dans le nouveau contrat et j’ai demandé son annulation et un nouvel appel d’offres qui prendrait en compte les intérêts du Sénégal», déclare le Président.
L’As