Lutte Contre les Mutilations Génitales Féminines : Un Appel Urgent à la Gambie

Les Mutilations Génitales Féminines (MGF) sont universellement reconnues comme une violation flagrante des droits fondamentaux des filles et des femmes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces pratiques reflètent une inégalité profondément enracinée entre les sexes et constituent une forme extrême de discrimination. Elles violent également les droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique, ainsi que le droit de ne pas être soumis à la torture ou à des traitements cruels, inhumains ou dégradants, et le droit à la vie, dans les cas où la procédure entraîne la mort.

Une Proposition de Loi Inquiétante

Le 15 juillet, le Parlement gambien examinera une proposition visant à abroger la loi interdisant les Mutilations Génitales Féminines en Gambie. Cette proposition est perçue comme une grave violation des droits humains et un recul des efforts mondiaux pour mettre fin aux violences basées sur le genre. L’acceptation de cette proposition enverrait un message dangereux, remettant en question la priorité accordée aux droits et à la dignité des femmes et des filles gambiennes.

Réactions et Condamnations

Le Collectif#StopExcision, une coalition regroupant plus de 30 organisations et mouvements de la société civile sénégalaise, exprime son inquiétude et condamne fermement cette tentative d’annuler la loi historique interdisant les MGF en Gambie. Selon le Collectif, une telle régression aurait non seulement un impact sur la Gambie, mais créerait également un précédent inquiétant dans les régions qui œuvrent pour éradiquer les pratiques néfastes. Cela irait également à l’encontre de l’esprit de la nouvelle Gambie, manifesté après le soutien de la CEDEAO en 2016.

Engagements Internationaux

L’Afrique, y compris la Gambie, et le reste du monde, ont reconnu le besoin urgent d’abolir cette pratique néfaste par le biais de traités tels que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo) et la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).

Un Appel à l’Action

Le Collectif#StopExcision dit soutenir vivement le Comité mixte de la santé et du genre sur le projet de loi 2024 sur les femmes (amendement) appelant les parlementaires gambiens à maintenir la loi contre les MGF. Il  exprime également sa solidarité avec les survivantes et les acteurs étatiques et non étatiques qui travaillent sans relâche pour mettre fin à cette violation des droits humains.

« Nous appelons les autorités gambiennes à écouter la voix de la société civile, des survivantes de mutilations génitales féminines et des défenseurs des droits humains pour prendre leur décision. Ensemble, nous pouvons éliminer cette pratique néfaste et promouvoir le bien-être de toutes les femmes et filles en Gambie. Le Collectif remercie les médias de leur attention et de leur soutien à cette cause vitale. »

Oumou Khaïry NDIAYE
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