Fatou Bintou Ba se lance dans un business de vente d’engrais. Pour ce faire, Mbaye Sarr, son mari, présente à sa femme un certain Mor Souaré qui est censé être leur fournisseur. Pour chaque client mis en relation, la dame obtient sa part du marché. Mais, leur deuxième transaction finit en justice.
La partie civile, Mor Yacine Ndaw est un nouveau client de Fatou Bintou Ba. Il prétend, à la barre, qu’il n’était pas au courant que cette dernière n’était qu’une intermédiaire. Fatou Bintou Ba nie totalement les faits.
Mieux, elle jure, la main sur le coeur, qu’elle assume le fait de n’être qu’une intermédiaire.
Le client commande 120 tonnes d’engrais, la dame lui assure qu’il aura 40 tonnes tout de suite et le reste pour le lendemain. Rassuré il lui reverse 17.300.000 FCfa. La dame donne l’argent à son mari pour que ce dernier le remette au fournisseur, Mor Souare. Et Mbaye Sarr, le mari, prétend avoir rencontré Mor Souaré au moment même où il est entré en possession de cette somme et lui a remis l’argent de l’engrais.
Le parti civil avoue avoir reçu les 40 tonnes promis. Mais, il n’a pas reçu le restant, d’où sa plainte. Cette dernière affirme que c’est lors de l’interrogatoire qu’elle a entendu pour la première fois le nom de Mor Souare.
Entre temps, la dame avait signé une décharge pour montrer qu’elle a encaissé la somme de 17.300.000 FCFA, et affirme par la suite avoir donné la somme à son mari. Version que le mari a confirmé, mais le sieur Souaré est injoignable.
L’existence de Mor Souare est remis en cause tout le long du procès. Cette remise en cause de son existence est due au fait que le couple n’a ni l’adresse de son domicile ni de son lieu de travail, ils n’ont fourni qu’un numéro qui est injoignable.
De plus, le couple n’a pas porté plainte contre Mor Souaré pour escroquerie.
Maître Ndiogou Ndiaye, l’avocat de la partie civile, en déduit une théorie : “Tout ça, ce sont des manœuvres de malfaiteurs. L’épouse est le commandant de tout ce schéma.
Elle est plus escroc que son mari. Bien évidemment, le mari la suit dans ces combines. Il n’y a aucune décharge qui montre que Mor Souaré a reçu les 17.300.000 FCfa.
Même son existence reste à prouver”. L’avocat de la partie civile demande le remboursement du montant de l’engrais non reçu et 5 millions de dommages et intérêts.
Le parquet demande que Fatou Bintou Ba soit reconnue coupable d’escroquerie et son mari complice d’escroquerie et requiert 6 mois d’emprisonnement avec sursis. Quant à l’avocat des prévenus, il sollicite un renvoi du procès car, pour lui, l’enquête n’a pas été faite de manière normale car n’ayant pas cherché à trouver Mor Souaré, pour clarifier les fait.
La Cour a finalement tranché, en condamnant le couple d’une peine de 3 mois d’emprisonnement avec sursis. Et il doit reverser à la victime, la somme de 13.000.000 FCFA. Suite à cette condamnation, Fatou Bintou Ba, rompt le silence du Tribunal avec un sanglot déchirant.
Sud Quotidien
