Selon le rapport nouveau rapport publié en fin de semaine, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Éthiopie et Madagascar sont les foyers de famine les plus récents, au niveau d’alerte maximum.
L’Éthiopie est face à une urgence alimentaire dévastatrice liée au conflit en cours dans la région du Tigré, où il reste très difficile d’atteindre les personnes désespérément dans le besoin. Selon les prévisions, 401 000 personnes seront dans une situation catastrophique d’ici septembre, un nombre qui n’a plus été atteint dans un seul pays depuis la famine de 2011 en Somalie. Le comité chargé de l’analyse des famines estime que le risque de famine est moyen à élevé dans trois scénarios sur quatre, qui tiennent compte des niveaux d’intensité du conflit, des lignes d’approvisionnement, de l’accès et des opérations humanitaires, ainsi que des lignes d’approvisionnement et des services privés. Parmi ces scénarios figure un scénario catastrophe dans lequel ce risque pourrait se concrétiser à court terme (entre juillet et septembre).
Dans le même temps, dans le sud de Madagascar, la pire sécheresse qui ait sévi dans le pays en 40 ans – combinée à la hausse des prix des denrées alimentaires, aux tempêtes de sable et aux organismes nuisibles qui s’attaquent aux cultures de base – va probablement plonger 28 000 personnes dans des conditions de famine d’ici la fin de l’année.
Ces nouvelles alertes maximales émises pour l’Éthiopie et Madagascar s’ajoutent à celles qui valent pour le Soudan du Sud, le Yémen et le nord du Nigéria, qui restent parmi les foyers d’insécurité alimentaire aiguë les plus préoccupants au monde. Dans certaines régions de ces pays, les populations connaissent déjà une insécurité alimentaire à un niveau catastrophique et de nombreuses autres personnes sont menacées.
Le rapport recense également d’autres pays parmi les pires foyers, où la faim est en recrudescence et menace des vies: l’Afghanistan, le Burkina Faso, Haïti, le Honduras, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo – pays qui compte le plus de personnes ayant besoin de toute urgence d’une assistance alimentaire –, le Soudan et la Syrie.
Par exemple, en Afghanistan, l’insécurité alimentaire aiguë devient de plus en plus critique en raison de la sécheresse persistante, de la multiplication des déplacements liés au conflit ainsi que de la hausse des prix des denrées alimentaires et du chômage généralisé causés par la covid-19.
Pendant ce temps, en Haïti, la production des cultures de base va probablement baisser en raison de l’absence ou de l’irrégularité des pluies alors que le pays est ébranlé par l’aggravation de l’instabilité politique et de l’inflation des prix des aliments, ainsi que par les effets des restrictions imposées dans le contexte de la covid-19, autant d’éléments qui font que l’insécurité alimentaire, qui engendre déjà une situation instable, devrait encore s’aggraver.
Les auteurs du rapport indiquent qu’il faut mener de toute urgence une action humanitaire pour prévenir la faim, la famine et les décès dans les 23 foyers. Ils présentent pour chaque pays des recommandations, qui portent à la fois sur les réponses urgentes à court terme et sur les mesures préventives visant à protéger les moyens de subsistance ruraux et à augmenter la production agricole afin d’empêcher l’insécurité alimentaire de s’aggraver et d’aider les communautés à risque à mieux résister aux chocs futurs.