Transformation des systèmes agroalimentaires : le développement vert du secteur semencier, élément crucial pour une population mondiale en pleine expansion

Une conférence mondiale a été organisée au sujet de la nécessité pour les agriculteurs d’accéder à des semences de qualité dans le cadre de la transformation des systèmes agroalimentaires

S’ils doivent produire les 50 pour cent d’aliments supplémentaires qui seront nécessaires pour nourrir une population mondiale qui devrait atteindre 10 milliards d’ici à 2050, les agriculteurs du monde entier doivent avoir accès à des semences issues de variétés de plantes plus productives, plus nutritives et plus résistantes aux aléas climatiques, d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

«Il ne peut y avoir de bonnes récoltes sans bonnes semences. Les semences sont la pierre angulaire des systèmes agroalimentaires. Nous dépendons d’elles pour produire des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des fibres et des combustibles, et elles créent un environnement accueillant», a déclaré aujourd’hui le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans l’allocution d’ouverture qu’il a prononcée lors de la Conférence mondiale sur le développement vert du secteur semencier, organisée par la FAO.

L’augmentation de la qualité des semences «résilientes face au stress climatique, l’amélioration de l’utilisation des ressources naturelles et le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle contribuent fortement à la hausse des rendements, au développement économique et à l’accroissement des revenus des agriculteurs», a estimé Mme Fatma Ben Rejeb, Directrice de l’Organisation panafricaine des producteurs agricoles, qui représente les petits agriculteurs d’au moins 45 pays. Elle a également rappelé l’importance des savoirs ancestraux des petits agriculteurs, en les présentant comme «les moteurs du développement agricole».

La Conférence, qui se tient sur deux jours, rassemble un grand nombre de participants, dont des représentants de la société civile, d’organisations internationales, de Membres de la FAO et des secteurs public et privé, qui présenteront leurs points de vue, leurs études de cas et leurs priorités pour alimenter les discussions.

L’agriculture verte et résistante aux aléas climatiques, lorsque l’innovation est mise à contribution pour veiller à ce que les systèmes agroalimentaires puissent maintenir ou augmenter les avantages qu’ils procurent tout en émettant moins de gaz à effet de serre, est essentielle à la durabilité, a déclaré M. Qu. Il a ajouté qu’elle permettrait de concrétiser la sécurité alimentaire, d’améliorer le bien-être des populations, d’offrir des perspectives d’emploi et un travail décent à toutes et tous et de protéger la planète aujourd’hui comme à l’avenir.

Le Directeur général a déclaré: «La population mondiale est en pleine expansion et devrait atteindre 10 milliards d’ici à 2050. Nous devons produire 50 pour cent d’aliments supplémentaires pour pouvoir nourrir l’ensemble de la population. La seule manière de réaliser cet objectif est d’augmenter la productivité des cultures, grâce à la science et à l’innovation.»

La Conférence est la troisième d’une série, la première s’étant tenue en 1999 à Cambridge (Royaume-Uni) et la deuxième en 2009 à la FAO, à Rome. Ses quatre priorités seront les suivantes:

Faire mieux connaître la contribution qu’apporte le secteur semencier, y compris des petites et moyennes entreprises, à l’innovation verte dans le domaine de la production végétale durable;

Promouvoir la coopération entre les secteurs, en particulier dans le cadre de partenariats public-privé et de la coopération internationale, en vue d’améliorer l’accès aux ressources et le partage de connaissances et d’informations;

S’employer à fixer de nouvelles priorités et de nouveaux objectifs pour mobiliser des ressources scientifiques, techniques et financières aux fins du renforcement des systèmes semenciers;

Encourager un débat constructif sur l’innovation et partager les connaissances et les informations les plus récentes, dans la mesure où la recherche et le développement sont les principaux moyens d’améliorer les variétés de plantes cultivées.

Les gouvernements ont un rôle essentiel à jouer dans l’éradication de la faim, a déclaré le Directeur général de la FAO. Ils doivent prendre des mesures nationales visant à renforcer la chaîne de valeur du secteur des semences, et la FAO continuera de les aider à élaborer et à mettre en œuvre des politiques, des réglementations et des lois nationales pour améliorer la prévisibilité et renforcer la confiance dans les systèmes semenciers, a-t-il ajouté.

Le Secrétaire à l’agriculture des États-Unis d’Amérique, M. Thomas J. Vilsack, le Vice-Ministre de l’agriculture et des affaires rurales de la Chine, M. Zhang Taolin, et la Vice-Ministre de l’agriculture, de la nature et de la qualité des aliments des Pays-Bas, Mme Marije Beens, le Secrétaire à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche de l’Argentine, M. Jorge Solmi, le Directeur général de la production végétale et de la santé des végétaux de l’Afrique du Sud, M. Julian Jaftha, et le Président du Centre de recherche agronomique de l’Égypte, M. Mohamed Soliman, figurent parmi les hauts représentants gouvernementaux participant à la Conférence de deux jours.

Les participants présenteront leurs points de vue et formuleront des recommandations portant sur le développement vert du secteur semencier mondial, à l’appui du Programme 2030 et de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

Alors qu’il ne reste que neuf récoltes avant l’échéance de 2030, la FAO est déterminée à tirer parti de l’élan créé par cette Conférence pour mettre en pratique les informations fournies, sur le terrain, a déclaré M. Qu.

L’action de la FAO

La FAO joue un rôle de chef de file pour ce qui est de renforcer la conservation et l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, en prêtant une assistance en matière de politiques et un appui technique et en faisant œuvre de sensibilisation. Des informations détaillées sur les travaux de l’Organisation dans le domaine des semences sont disponibles ici.

La FAO estime que l’agriculture verte et résistante aux aléas climatiques rassemble les questions liées au climat, à la résilience, à l’environnement et à l’agriculture, et amorce la lutte contre la crise climatique dans les systèmes agroalimentaires.

Momar Diack SECK
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