S. Agence Ecofin – Selon Wendu, la quantité de cannabis saisie en Afrique de l’Ouest a augmenté de 139 tonnes en 2020 à 631 tonnes en 2021, pour atteindre un pic de 892 tonnes en 2022. La consommation de cette drogue et d’autres substances illégales pose des défis économiques et sociaux dans la sous-région.
Les autorités de répression ont saisi 83 734,84 kg et plus de 31 000 comprimés/capsules de drogue en 2023 dans la CEDEAO, indique un rapport du Réseau ouest-africain d’épidémiologie sur la consommation de drogues (Wendu).
Intitulé « West Africa’s creeping drug epidemic Soaring addiction, lagging response / L’épidémie rampante de drogue en Afrique de l’Ouest : une toxicomanie galopante, une réponse tardive », le document, publié début septembre 2024, détaille les tendances en matière de consommation de drogue au sein de 11 pays de la sous-région.
Ces saisies concernent principalement le cannabis et les substances apparentées, ainsi que les opioïdes, l’héroïne et la cocaïne entre autres. C’est au Sénégal qu’ont eu lieu les plus grandes saisies, soit 15 905 kg de cannabis et de substances apparentées. Le Bénin et la Côte d’Ivoire suivent, avec respectivement 13 704 kg et 13 267 kg de cannabis saisis.
Pour l’héroïne, 87,37 kg ont été saisis en 2023, « à l’exclusion des quantités en provenance du Nigeria, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et de la Guinée-Conakry », précise le document. A lui seul, le Liberia représente 62,07% des saisies totales. Suivent le Bénin (12,56%) et le Ghana (12,25%). Le rapport indique par ailleurs que les plus grandes saisies de cocaïne ont eu lieu au Sénégal et en Gambie.
« Bien que ni le poids des drogues saisies ni le nombre de saisies ne soient un indicateur direct de l’ampleur du trafic, ils reflètent la capacité et la priorité de l’application de la loi sur les drogues dans les Etats membres », précise le document.
Quoiqu’il en soit, le rapport souligne que l’Afrique de l’Ouest est devenue un marché florissant pour la consommation des substances illicites au cours de la dernière décennie. On note une « épidémie de toxicomanie » alimentée par l’insécurité et les défis socio-économiques persistants dans la région.
Le phénomène concerne aussi bien les hommes que les femmes et touche de manière croissante les mineurs. Cela induit une hausse des coûts de santé en raison du traitement des troubles liés à l’utilisation de ces substances, sans compter les ressources financières que les pays allouent à la lutte antidrogue et qui seraient indispensables pour réduire la pauvreté.
Les auteurs du rapport proposent plusieurs mesures pour renforcer les moyens de lutte contre la consommation de drogue en Afrique de l’Ouest. Ils recommandent notamment la mise en place de programmes de prévention à l’intention des mineurs, le renforcement de la collecte de renseignement et la collaboration entre les différentes agences antidrogue en vue de fermer les chaînes d’approvisionnement.
Pour rappel, dans son rapport « Toward effective solutions Managing illicit drug supply and use in West Africa / Vers des solutions efficaces : gestion de l’offre et de la consommation de drogues illicites en Afrique de l’Ouest », Wendu a relevé que la quantité de cannabis saisie en Afrique de l’Ouest a augmenté progressivement de 139 tonnes en 2020 à 631 tonnes en 2021, pour atteindre un pic de 892 tonnes en 2022. « Cette escalade progressive des quantités de cannabis saisies met en évidence l’évolution de la dynamique de la lutte antidrogue et les défis posés par la prévalence de ces substances dans la région », lit-on dans le document.