L’As- Les changements climatiques affectent beaucoup les communautés, particulièrement les femmes qui paient le plus lourd tribut. Pour atténuer les conséquences, «Natural Justice» a lancé avant-hier le projet de recherche-action pour améliorer l’implication des femmes rurales et périurbaines dans la gestion du changement climatique par l’autonomisation juridique au Sénégal.
Au Sénégal, il est établi que les impacts des changements climatiques et des catastrophes naturelles affectent plus largement les femmes que les hommes. L’organisation «Natural Justice», en partenariat avec l’université virtuelle du Sénégal, ont mis en place le projet recherche-action qui vise l’amélioration des approches d’autonomisation juridique en vue de changements structurels favorables aux femmes et groupes vulnérables face aux changements climatiques.
Selon la directrice de Natural Justice Afrique de l’Ouest et francophone, Sokhna Dia, aujourd’hui, nous constatons de plus en plus que ces femmes font face à d’énormes défis qui viennent aggraver les inégalités traditionnelles, ce qui est lié au changement climatique.
«C’est la raison pour laquelle nous allons essayer de voir comment on peut accompagner les femmes pour qu’elles soient plus au cœur du processus décisionnel par rapport au changement climatique, parce qu’elles sont les plus affectées», dit-elle. A l’en croire, ils ont identifié trois zones d’intervention que sont Bargny, Kayar et Toubacouta, qui sont des zones vulnérables au changement climatique, mais également des zones rurales et périurbaines.
«Nous travaillons pour voir quels sont réellement les besoins des femmes pour qu’elles puissent jouer le rôle capital ou qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle dans le changement climatique», affirme-t-elle.
À partir de ces résultats de l’enquête, selon elle, des modules de renforcement de capacité sur le leadership, sur le plaidoyer, mais également sur l’autonomisation juridique pour qu’elles puissent connaître leurs droits et leurs obligations, «parce qu’elles ont des droits, mais en parallèle, elles ont aussi des obligations. Nous allons développer tous ces modules de formation-là en concert avec les femmes, pour les femmes, et ainsi nous espérons pouvoir leur donner les outils nécessaires pour qu’elles puissent porter elles-mêmes le plaidoyer et pour qu’elles puissent elles-mêmes s’imposer de fait par rapport à ces changements climatiques-là qui les affectent plus que les autres couches de la société».
Interpellée sur les difficultés auxquelles les femmes font face, Mme Dia soutient qu’au-delà des défis traditionnels comme la sécheresse, les inondations, des événements extrêmes, il y a aussi la santé de la reproduction «car des études sont en train d’être menées au nord, où on se rend compte que les femmes du nord font beaucoup plus de fausses couches, que les autres femmes, et ça, c’est dû à l’extrême chaleur dans ces zones-là », révèle-t-elle.
D’après elle, «quand vous allez en milieu rural ou périurbain, quasiment les hommes ont émigré.
«Et quand ces personnes-là migrent, on transfère des pouvoirs traditionnellement détenus par les hommes aux femmes, et de manière très brutale. Ce qui fait que les femmes aujourd’hui, non seulement doivent challenger les effets du changement climatique, mais également elles doivent challenger avec de nouvelles responsabilités, bien que leur vulnérabilité augmente de jour en jour. Les femmes sont très actives économiquement dans le secteur de la pêche, qui est l’un des secteurs les plus vulnérables au changement climatique au Sénégal», a-t-elle souligné.
De « L’As quotidien »