Système de surveillance : des satellites planétaires apportent une valeur ajoutée à la boîte à outils géospatiale de la FAO

Améliorer les conditions de vie des êtres humains et lutter contre le changement climatique est maintenant plus facile grâce à la révision approfondie du système de surveillance géospatiale de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Une nouvelle version du SEPAL – le Système d’accès, de traitement et d’analyse des données d’observation de la Terre – a été développée et permet de surveiller les surfaces forestières depuis son téléphone mobile, tout en ayant accès à des données de haute résolution. Ces dernières sont actualisées au quotidien par un réseau de plus de 190 satellites et traitées par Planet, une société spécialisée en aéronautique et en analyses de données.

« Aujourd’hui, la nouvelle plateforme SEPAL 2.1 a été lancée à l’occasion du Nature for Climate Hub, un évènement coïncidant avec le Sommet Action Climat organisé par le Secrétaire général des Nations Unies, à New York », informe un communiqué de la FAO.

Selon sa présentation, facile à utiliser, la plateforme offre, à qui le souhaite et partout dans le monde, un accès à des données satellitaires et à la puissance d’un supercalculateur, permettant ainsi aux pays qui l’utiliseraient d’être plus transparents et précis lorsqu’il s’agit d’élaborer leur compte rendu de mise en œuvre des plans nationaux visant à atténuer les répercussions du changement climatique. Il est également question d’améliorer leurs politiques liées à l’utilisation des terres et leur mise en œuvre, sans oublier les droits fonciers collectifs lorsque cela est nécessaire.

Le projet SEPAL est financé par l’Initiative internationale pour le climat et les forêts de la Norvège (NICFI).

En plus d’être disponible via téléphone mobile, la nouvelle version SEPAL offre également un accès libre aux données quotidiennes de surveillance pour huit pays forestiers – le Chili, le Costa Rica, la Colombie, la République démocratique du Congo, le Ghana, l’Indonésie, le Mexique et le Mozambique.

Ces pays sont en première ligne lorsqu’il s’agit de débloquer des fonds visant à réduire les émissions de carbone, à travers le Fonds de partenariat pour le carbone forestier de la Banque mondiale et l’Initiative du Fonds Biocarbone pour des paysages forestiers durables.

«Avoir accès à des informations plus fiables et cohérentes sur les surfaces forestières, sur les évolutions de ces surfaces et sur la densité du couvert forestier va tout changer. Ces nouvelles ressources vont permettre de combler un manque essentiel pour ces huit pays, qui s’efforcent de répondre aux conditions nécessaires pour pouvoir bénéficier des paiements basés sur les résultats en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD+). L’amélioration de l’accès à des données plus précises et fournies en temps opportun aidera les pays à lutter contre la déforestation et à atteindre les objectifs climatiques nationaux et internationaux», a déclaré M. Andres Espejo, Spécialiste en méthodologie à la Banque mondiale.

«L’un des arguments les plus convaincants de Planet est sa capacité à surveiller et à mesurer les forêts. En travaillant avec les dirigeants de la communauté internationale, nous nous efforçons de trouver des moyens efficaces pour que notre technologie soit en mesure de débloquer davantage de financements privés pour REDD+», a indiqué Mme Tara O’Shea, Responsable de programmes pour les forêts et l’utilisation des terres à Planet.

«Actuellement, le Département des forêts de la FAO soutient plus de 70 pays dans le développement de leurs capacités de surveillance forestière en vue de renforcer les systèmes de gestion, de mesure, de rapport et de vérification des forêts durables (MRV) et ainsi de bénéficier des paiements basés sur les résultats. Ces huit premiers pays serviront de cas test afin d’observer la manière dont les technologies d’observation de la terre peuvent faciliter de nouvelles solutions dans le cadre du programme REDD+ et au-delà», a précisé M. Julian Fox, responsable d’équipe pour la surveillance nationale des forêts à la FAO.

Chaque jour, Planet fournit des images de la Terre sur quatre bandes spectrales, avec une résolution spatiale de 3,7 mètres par pixel, dans le but d’offrir «de nouvelles perspectives aussi vite que possible». Cela signifie que les personnes impliquées dans la gestion des forêts vont pouvoir accéder à une quantité importante de données afin de surveiller l’évolution du couvert forestier et les changements au niveau de l’utilisation des terres et pouvoir lutter contre la dégradation de manière continue.

«L’adoption et l’utilisation de SEPAL pour surveiller les forêts a dépassé nos attentes et a permis d’améliorer considérablement les rapports des pays destinés à la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC) par rapport aux années précédentes», a ajouté Mme Tiina Vahanen, Chef de la Division des ressources et des politiques forestières au Département des forêts de la FAO.

Le communiqué relève que la nouvelle plateforme SEPAL permettra également d’améliorer les évaluations des ressources forestières mondiales menées par la FAO. En exploitant au mieux le pouvoir de l’informatique en nuage, la plateforme SEPAL permet l’accès et l’analyse de données satellitaires historiques, ainsi que d’autres données issues de Landsat, du programme européen Copernicus et des systèmes de données géospatiales comme Google Earth Engine, dans le cadre du partenariat entre la FAO et Google.

Elle compte maintenant plus de 3000 utilisateurs actifs provenant de 160 pays et leur permet de produire des résultats fiables, allant de dessins de la couverture terrestre aux perturbations subies par la forêt en passant notamment par les feux, les infestations parasitaires et les cartes des inondations, sans oublier les initiatives destinées à protéger et à restaurer les tourbières.

La nouvelle plateforme comprend également des outils visant à faciliter les systèmes d’alerte et les évaluations des dégradations en temps réel, grâce notamment à la contribution du gouvernement équatorien et au financement de la Banque allemande de développement KfW. Elle sert de complément aux autres technologies en accès libre telles qu’OpenForis que la FAO a développé en vue de surveiller et d’élaborer des rapports sur les forêts.

Oumou Khaïry NDIAYE
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