L’agitation puérile d’une certaine presse sur la « radiation » de Sonko électeur reflète la nouvelle impasse de l’autocratie pour empêcher « Sonko day bok ». L’arbitraire du présidentialisme dictatorial se manifeste encore dans cette histoire loufoque d’un « huissier qui se rend au domicile de Sonko pour lui remettre la notification, ne l’ayant pas trouvé se rend à l’hôpital qui le renvoie à la maison d’arrêt de Sébikotane avant qu’il ne dépose celle-ci chez le sous préfet ». Voilà une turpitude d’Etat dont le ridicule frise une triste ironie.
Macky/APR/BBY cherchent à éliminer Sonko de la présidentielle pour « situation de contumax » tout en le détenant en prison d’où ce dilatoire sordide de la rétention de ladite notification alors que la loi les oblige clairement selon le juriste Amadou Ba (rien à voir avec l’actuel premier ministre et candidat « choisi » sic !) : « pour que la radiation soit effective, soit juridiquement valable, il faut la notifier à Sonko à la maison d’arrêt de Sébikotane.
Le greffier de la prison se déplace avec l’acte de radiation jusqu’à l’hôpital Principal où Sonko est hospitalisé pour constater la réception de celui-ci par apposition de ses empreintes digitales sur l’acte de radiation comme preuve de réception ». Ainsi donc « le gouvernement, en refusant de notifier directement à Sonko la radiation en prison, veut éviter le ridicule sur la contumax; un contumax en prison n’existe nulle part. Mais le plus important, c’est que le gouvernement veut empêcher Sonko de saisir le tribunal d’instance de Ziguinchor pour contester sa radiation ».
C’est là encore une nouvelle preuve que le Sénégal de Macky/APR/BBY est devenu un Etat hors la loi.
La seconde agitation fébrile de l’autocratie est cette campagne médiatique hystérique sur le « plan B » dont l’objectif est manifestement de dévier la sonkorisation massive du pays et de la diaspora vers un abandon de la candidature de Sonko que rien de légal ne peut empêcher et un sabotage tout aussi arbitraire de toute autre candidature du camp patriotique que la politique liberticide du maataay contraindrait Sonko à avaliser pour sauver par les urnes le projet patriotique qu’il incarne actuellement.
La troisième plongée dans le marais nauséabond de l’hyper-présidentialisme autocratique piétinant publiquement le principe républicain de la séparation des pouvoirs est cette sortie médiatique du président Macky Sall, encore une fois à l’étranger dans la presse étrangère la nommée France 24, dans laquelle il déclare péremptoirement en substance « ne pas m’ingérer dans les affaires de la justice » avant de se contredire en plein interview en ajoutant lui-même aux actuels infondés chefs d’accusation du procureur contre Sonko et Pastef une nouvelle accusation de « salafisme ».
Décidément on est en plein « quand on a tout perdu et que rien ne marche, c’est le règne du n’importe quoi », une gouvernance du n’importe quoi dont le ressort est ici la PEUR de perdre démocratiquement le pouvoir parce que personne dans l’écrasante majorité de la population et des électeurs n’est dupe de la terrible turpitude gouvernementale qui inquiète légitimement parce ce que l’autocratie peut encore inventer contre l’état de droit preuve que « force n’y est pas à la loi ».
Ce sont là des diversions liberticides du pouvoir néocolonial libéral finissant aux abois qui ne sait plus où donner de la tête et fait feu de tout bois en bafouant la présomption d’innocence avant tout jugement définitif par une politique inquisitoire fondée sur l’utilisation illégale et violente mortifère de l’appareil d’Etat.
Le focus jusqu’au bout sur la candidature de Sonko est donc la seule et unique réponse a la sélection-élimination dictatoriale illégale des candidats a la présidentielle du 25 février 2024.
La collecte des parrainages par les mandataires des candidats à la candidature de la présidentielle 24 qui démarre est la nouvelle bataille à prendre en charge par le camp patriotique en tenant compte des trois possibilités de parrainages non additionnelles que sont celles des citoyens, des députés et des élus locaux. La « lettre de désignation dûment signée par le candidat à la candidature » apparaît ici comme un nouvel obstacle illégal à surmonter pour faire la démonstration anticipatrice par le parrainage citoyen de ce premier vote populaire préfigurant le raz de marée victorieux dans les urnes le 25 février 24.
Vont-ils empêcher le prisonnier politique Sonko de présenter « sa lettre de désignation de candidat à la candidature » court-circuitant en cela le Conseil Constitutionnel seul habilité légalement mais pas forcément légitimement à valider ou invalider une candidature ?
L’étape du parrainage ouvre donc la porte grandement à la sonkorisation par des millions d’électeurs du parrainage citoyen au-delà de l’ostracisme débilitant au vu et su de tous dont font l’objet le candidat Sonko et le camp patriotique.
Sonkoriser le parrainage citoyen, c’est-à-dire sa massification par des millions d’électeurs, participe du combat actuel pour la libération de tous les détenus politiques et pour que Sonko bok. Mener cette bataille du parrainage, c’est lancer un signal en direction du Conseil Constitutionnel pour qu’il assume enfin en pratique les prérogatives de la séparation du pouvoir que l’État hors la loi ne cesse de bafouer.
Plus sévit l’État hors la loi, plus s’élève dans les consciences la nécessité d’en finir par les urnes avec le règne malfaisant et brutal de Macky/APR/BBY. Plus ce besoin de tourner la page de ce mauvais rêve s’élargit aux couches d’électeurs et de l’opinion qui hésitent en raison de leurs intérêts de classe sur le nécessaire « rééquilibrage » voire encore plus sur la rupture avec la soumission servile à l’oppression impérialiste françafricaine, eurafricaine et usafricaine.
Le rejet du pouvoir autocratique atteint des niveaux de plus en plus élevés et se manifestent dans cette innovante énergie populaire nommée Sonkorisation.
Tous candidats issus de l’APR, il n’y en a pas d’autres de BBY, est une victime potentielle du doyna seuk qui s’exprime dans les marchés, les bals, les mariages, les baptêmes, voire même les deuils, sur les terrains, les plages, les causeries, etc.
Cette réalité ne cesse de se développer depuis l’annonce forcée de sa renonciation à la troisième candidature anticonstitutionnelle. Le syndrome de l’adage selon lequel « quand le chat n’est pas là, les souris dansent » est en train de toucher le camp de l’autocratie présidentialiste par une multiplication des candidatures au sein même de l’APR et dans un suivisme sans scrupule des ex-gauche aplatis de BBY.
L’unité de de l’APR vole en éclat et dans son sillage de BBY parce que se pose la question de comment faire gober la continuité des politiques libérales néocoloniales de Macky Sall, la cherté de la vie alors que celles-ci intègrent l’arbitraire de la répression massive faite de milliers de prisonniers politiques, du deux poids deux mesures flagrant, en un mot du discrédit que jette sur les institutions l’État hors la loi.
Même si c’est dans un enrobement de « continuité » avec l’actuel président, un ex-premier ministre candidat non choisi entame ainsi une démarcation toute verbale certes mais significative du dilemme tactique au-delà du choc des ambitions personnelles au sein du camp néocolonial libéral gouvernant : « Je m’engage, dit-il, pour une refonte et une révision des règles de la vie économique, politique et sociale sénégalaise, basée sur des normes élevées à définir, à partir d’une vision commune de l’avenir. En tant que Sénégalais, que souhaitons-nous devenir collectivement ? C’est la question fondamentale à laquelle nous devons encore apporter la meilleure réponse. Je m’engage car la situation de tension politique et sociale que nous vivons actuellement au Sénégal nécessite un processus sincère de pacification et de réconciliation nationale ».
Ces deux passages soulignés reflètent une contradiction au sein même de l’APR par la critique implicite de l’impasse de l’actuelle surenchère répressive illégale de Macky, de l’opposition-complicité avec Macky, mais aussi que la françafrique devançant la fin politique de Macky met ses œufs à la fois dans les paniers de la « continuité » mais aussi de la « démarcation » au sein même du pouvoir finissant pendant que la préoccupation de l’actuel locataire de la présidence est d’assurer ses arrières. On a pas fini d’assister à l’approfondissement des contradictions internes au camp néocolonial libéral jusque dans l’opposition non patriotique sur la sortie de la crise permanente initiée par la fuite en avant répressive autocratique antipatriotique et les impasses insolubles de l’État hors la loi. Le camp néocolonial ressemble de plus en plus à une armée mexicaine qui va vers une déroute.
Le candidat de l’actuel pouvoir libéral choisi par la françafrique et les candidatures issues de l’APR ou d’une certaine opposition tout aussi françafricaines sont confrontés au fait que l’État hors la loi devient l’élément central à partir duquel l’opinion sénégalaise et africaine juge chaque acteur politique.
La généralisation perceptible de l’affrontement politique entre camp patriotique et néocolonial est aussi de plus en plus une réalité sous régionale, africaine et mondiale. La seconde phase de libération nationale prend ainsi un tournant panafricain et même mondial.
Les organisations régionales néocoloniales comme l’UEMOA et la CEDEAO sont minées par la lutte entre patriotisme et néocolonialisme. Les ruptures patriotiques s’opèrent en Centrafrique, au Mali, au Burkina, au Niger, celles moins claires en Guinée, au Gabon et prennent la forme de l’irruption sur la scène politique de militaires patriotes parachevant les révoltes populaires inabouties.
Ces coups d’état souverainistes qui rappellent l’expérience de Thomas Sankara arrivent sur fond d’épuisement de l’arnaque qu’est l’occupation militaire françafricaine, eurafricaine et usafricaine de nos pays sous le prétexte de la « lutte contre le djihado-terrorisme » dont l’ex-ministre social-démocrate français, le libéral Laurent Fabius, disait concernant la Syrie que « Al Nostra (en fait Al Qaida) fait du bon boulot ».
Le panafricanisme néocolonial sous la forme de l’UEMOA et la CEDEAO, qui a succédé au panafricanisme colonial sous la forme de l’AOF, l’AEF, voire du projet balkanisateur avorté de l’OCRS en 1957 contre l’unité de l’Algérie indépendante ainsi que celle du Mali, est en train d’être pulvérisé par les peuples en quête d’un panafricanisme patriotique libérateur dont une des formes est l’AES (Alliance des Etats du Sahel – Lyptako-Gourma).
L’hégémonisme de l’impérialisme Occidental est de plus en plus en butte avec la contre-attaque des alliances souverainistes comme les BRICS associant pays du Sud rescapés du camp socialiste et pays bourgeois. Ces facteurs régionaux et internationaux accélèrent « la décadence et la putréfaction » du capitalisme à son stade suprême comme l’enseignait le grand dirigeant Bolchevique V.I. Lénine.
C’est dans ce contexte que se situe la lutte électorale entre néocolonialisme et patriotisme dans notre chère patrie. Lutte que le camp patriotique est en passe de gagner par l’effort continu et l’inventivité créatrice d’une jeunesse qui refuse la mort dans le désert ou les océans dans le sillage du pillage des richesses nationales et africaines par les Multinationales impérialistes
Diagne Fodé Roland