Reporters sans frontières (RSF) dénonce la centaine d’exactions menées contre les journalistes au Soudan, depuis le début des manifestations contre le gouvernement, il y a un mois.
Les manifestants, menés par l’opposition, demandent la démission du gouvernement, du Parlement et la formation d’un gouvernement transitoire qui organisera des élections anticipées.
L’organisation a recensé 66 arrestations de journalistes, 6 retraits d’accréditation de correspondants de médias étrangers et 34 confiscations de journaux. En outre, l’accès aux réseaux sociaux est impossible à moins d’utiliser les moyens de contournement tels que les VPN.
Selon l’organisation, ces mesures de répression sont menées par les services de renseignements qui empêchent la couverture des mouvements de protestation.
« Les agents passent dans les rédactions ou appellent les rédacteurs en chef pour imposer des titres, des articles sur les succès enregistrés par la police contre les manifestants, confisquent les journaux après impression, pour asphyxier économiquement la presse », a confié un journaliste contacté par Reporters sans frontière.
« Les journalistes présents au Soudan pour couvrir les manifestations vivent désormais au rythme des exactions. Intimidations, censure, propagande et pressions économiques sont largement utilisées pour empêcher les informations de circuler et les journalistes de travailler. Nous condamnons le caractère systématique de cette répression qui atteint des niveaux records », dénonce Arnaud Froger, le responsable du bureau Afrique de RSF.
Le Soudan occupe la 174ème place du Classement 2018 de la liberté de la presse, établi par RSF et prenant en compte 180 pays.
Source ECOFIN