Santé : engagement et soutien des Premières Dames, des partenaires et l’UNFPA renforcés pour éliminer la fistule

Afin d’éliminer la fistule obstétricale à l’horizon 2030 en Afrique de l’Ouest et du Centre, plusieurs Premières Dames d’Afrique, sous l’égide, de SE Dr Lalla Malika Issoufou et du Fonds des Nations Unies pour la Population ont su engager la mobilisation des Gouvernements de la région ainsi que de partenaires techniques et financiers.

Les Premières Dames se sont en effet engagées à mobiliser davantage de ressources et à renforcer leur soutien à la lutte contre ce fléau lors de la table ronde de haut niveau sur le thème « Un partenariat renforcé et étendu : Un levier essentiel pour l’élimination de la fistule obstétricale ».

L’événement qui s’est tenu à Niamey et diffusé virtuellement sur plusieurs plateformes, a mobilisé de nombreux participants, et s’est tenu le mardi 23 mars 2021, sous le patronage de la Première Dame du Niger, SE le Dr Lalla Malika Issoufou.

Pour sa part, Mabingue Ngom, Directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a réitéré la nécessité de se concentrer sur la prévention contre la fistule tout en poursuivant les opérations de réparations et de réintégration en faveur des femmes victimes de fistule.

Face l’accumulation de nouveaux cas de fistule détectés chaque année et à l’incapacité de les traiter rapidement, le Dr Malika Issoufou a lancé un appel à la mobilisation des ressources additionnelles, nécessaires pour l’intensification de la prise en charge des victimes de la maladie, nous dit un communiqué reçu.

Ouvrant officiellement la table ronde, le Dr Malika Issoufou a noté que les soins chirurgicaux sont gratuits pour le traitement de la fistule obstétricale au Niger. Le Niger compte 11 centres de traitement et 23 chirurgiens actifs avec une moyenne de 500 cas traités par an. En 2018, à l’occasion de la commémoration de la journée internationale contre la fistule obstétricale, elle a lancé l’intégration de la prise en charge de la fistule obstétricale dans le cursus de formation des chirurgiens et gynécologues-obstétriciens.

Dans son allocution, elle a d’ailleurs rendu un vibrant hommage à l’UNFPA pour avoir lancé en 2003 la première campagne mondiale pour l’élimination de la fistule obstétricale, une campagne basée sur trois axes stratégiques : la prévention, le traitement et la réinsertion socio-économique.

Pour sa part, MabingueNgom, Directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a réitéré la nécessité de se concentrer sur la prévention contre la fistule tout en poursuivant les opérations de réparations et de réintégration en faveur des femmes victimes de fistule.Il a d’ailleurs exprimé sa gratitude à la Première Dame du Niger et aux autres Premières Dames et partenaires réunis pour leur engagement indéfectible à éliminer la fistule obstétricale, et le lancement de la toute première stratégie régionale.

« La fistule est en effet évitable et traitable », a souligné M. Ngomnotant que le mariage des enfants, les grossesses précoces et les mutilations génitales féminines sont des facteurs qui contribuent à la fistule obstétricale.

Les objectifs de la table ronde étaient, entre autres, de renforcer le plaidoyer, d’étendre les partenariats, de mobiliser des ressources supplémentaires, y compris des ressources nationales, pour assurer la mise en œuvre efficace du plan régional d’élimination de la fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest et du Centre.

D’après toujours le communiqué, depuis 2003, l’UNFPA et ses partenaires assurent le leadership de la Campagne pour éliminer la fistule obstétricale, au cours de laquelle environ 85 000 femmes et filles ont reçu un traitement réparateur. Néanmoins, plus de deux millions d’autres femmes continuent de souffrir de fistules obstétricales, dont plus de la moitié en Afrique de l’Ouest et du Centre – et de vivre dans des conditions honteuses.

Malgré les efforts déployés pour leur venir en aide, force est de constater que le rythme reste lent. En 2018, 2 281 femmes ont reçu un traitement dans la région. Les dernières estimations montrent qu’entre 600 000 et 1 000 000 de cas sont en attente de traitement.

En Afrique de l’Ouest et du Centre, il existe plusieurs causes directes et indirectes de la fistule obstétricale. Il s’agit notamment d’une forte croissance démographique (2,7 %), de l’indice synthétique de fécondité le plus élevé au monde (5,2 enfants par femme), d’un accès insuffisant aux services de santé génésique, d’une forte prévalence du mariage des enfants (42 %) et des mutilations génitales féminines (24 %). Les MGF peuvent atteindre 90% dans certains pays comme la Sierra Leone, le Mali et la Guinée. À cela s’ajoute la faible scolarisation traditionnelle des filles (24%).

Les femmes qui souffrent de fistules dues à l’accouchement souffrent en moyenne de cette maladie pendant 7,5 ans de leur vie. Cette période correspond généralement aux premières années d’entrée sur le marché du travail, qui sont ainsi sacrifiées. Plus récemment, la menace sécuritaire dans la bande sahélienne et la pandémie de Covid19 ont imposé une limitation sans précédent des mouvements et déplacements des populations, notamment des femmes et des filles, limitant ainsi leur accès aux services de santé reproductive. De plus, les services de santé déjà fragiles ont vu leur capacité à fournir des soins de qualité fortement impactée. Tous ces indicateurs ne sont pas de nature à favoriser l’éradication de la fistule et la prise en charge des patientes.

Traiter chaque patiente nécessite d’investir 1500 dollars. Traiter 67 000 femmes souffrantes et insérer 54 000 dans le marché de l’emploi, coûterait 86 millions de dollars, contre 540 millions de coût en cas d’inaction. Autrement dit, investir 16 dollars par femme pour traiter les cas de fistule permet d’économiser 100 dollars. La coopération coréenne, depuis 2012, s’est attaquée au problème et a consacré 16 millions de dollars à la sensibilisation de l’opinion publique et au traitement de la maladie, permettant de soigner 4770 femmes.

« La conférence de la table ronde a connu un immense succès tant au niveau de la participation physique que virtuelle. Plus de 150 participants ont convergé vers le Palais des Congrès du Niger, dont des représentants du gouvernement, des agences des Nations Unies, des chefs traditionnels et religieux. 250 personnes étaient connectées en ligne sur Zoom et plus de 400 personnes ont suivi le live stream sur différentes plateformes de médias sociaux », se réjouit-on.

Momar Diack SECK
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