Proche-Orient et d’Afrique du Nord : le charançon rouge du palmier menace la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, mais peut être endigué et même éradiqué

Les pays du Proche-Orient et d’Afrique du Nord peuvent compter sur l’appui sans faille de la FAO dans leur lutte contre la propagation du charançon rouge du palmier, l’une des espèces nuisibles les plus envahissantes au monde, a déclaré aujourd’hui le directeur général de l’agence des Nations Unies, José Graziano da Silva.

Communiqué: S’exprimant lors de la réunion des donateurs du charançon rouge du palmier à Abou Dhabi, José Graziano da Silva a remercié les Emirats arabes unis (EAU), et notamment Sheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan, Vice- Premier ministre et Ministre des Affaires présidentielles des EAU, et Sheikh Naharak Mabarak Al Nahayan , Ministre de la Tolérance, d’avoir accueilli cet événement.

La réunion, organisée conjointement par le ministère du changement climatique et de l’environnement des Emirats arabes unis, le prix international Khalifa pour les palmiers dattiers et l’innovation agricole et la FAO, réunit des ministres de l’agriculture des pays de la région du Proche-Orient et d’Afrique du Nord et des organisations régionales et internationales clés/phares.

Graziano da Silva a salué la contribution de 2 millions de dollars des Emirats arabes unis au programme régional quinquennal de la FAO visant à lutter contre le charançon rouge du palmier. Le financement a été annoncé par Mariam Al Mehairi, ministre d’Etat des Emirats arabes unis chargée de la sécurité alimentaire, lors de la réunion de ce jour.

Le Directeur général de la FAO a également remercié la Lybie pour son engagement de 250 000 dollars et a confirmé que la FAO continuerait à promouvoir la collaboration régionale et internationale visant à contrôler et à éradiquer l’insecte nuisible. Les contributions précédentes comprennent 2 millions de dollars de l’Arabie saoudite et 100 000 dollars d’Oman.

« Il est possible d’endiguer, de contrôler et enfin d’éradiquer le charançon rouge du palmier et la FAO se situe à l’avant-garde des efforts à cet égard », a déclaré Graziano da Silva.

Le charançon rouge du palmier est un insecte originaire d’Asie du Sud-Est qui s’est rapidement propagé à travers le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. C’est le ravageur le plus dangereux et le plus destructeur des palmiers au monde. Il se nourrit des tissus de croissance à l’intérieur de l’arbre, ce qui le rend particulièrement difficile à détecter aux premiers stades de l’infestation.

Le ravageur transfrontalier menace le palmier dattier tout comme les autres espèces de palmiers,  alors que le palmier dattier, a précisé Graziano da Silva

« Joue un rôle historique primordial permettant de sauver des vies humaines et d’assurer les moyens de subsistance dans des régions chaudes et arides » et il constitue « une source fondamentale de revenus et de sécurité alimentaire pour les communautés rurales. Il contribue aussi de manière significative à l’activité économique des pays de la région.

C’est particulièrement le cas dans la région arabe, qui représente près de 77% de la production mondiale de dattes et près de 70% des exportations mondiales de dattes.

Le rôle et le soutien nécessaire de la FAO

Le programme quinquennal de la FAO pour le charançon rouge du palmier sera bénéfique pour/profitera à tous les pays de la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord et devrait toucher des millions d’agriculteurs. Le coût total du programme s’élève à 20 millions de dollars.

Lors de son discours à l’occasion de la réunion des donateurs aujourd’hui, Graziano da Silva a présenté le programme, qui s’articule autour de trois éléments interdépendants : la recherche, le renforcement des capacités et le transfert de connaissances et de technologies. Le programme, a noté le Directeur général de la FAO, repose sur une approche de gestion intégrée des ravageurs, une approche qui s’est avérée particulièrement efficace en Mauritanie où la propagation du charançon rouge du palmier a été freinée, principalement grâce à la participation active des agriculteurs et de leurs coopératives.

Il y a deux ans, la FAO a organisé à Rome une consultation scientifique et une réunion de haut niveau visant à unir les efforts pour lutter contre le charançon rouge du palmier. La FAO s’est également associée à d’importants partenaires, tels que le prix international Khalifa pour le palmier dattier et l’innovation agricole ; l’Organisation arabe pour le développement agricole ; le Centre international de recherche agricole dans les zones arides ; le Centre international d’agriculture biosaline et l’Institut agronomique méditerranéen de Bari (CIHEAM).

La FAO met actuellement au point des outils simples mais redoutables pour aider les agriculteurs à mieux surveiller et gérer les opérations de lutte contre le charançon rouge du palmier. Une application mobile, SusaHamra, est utilisée pour collecter des données standard lors de l’inspection et du traitement des palmiers et lors de la vérification des pièges à phéromones pour détecter le charançon rouge du palmier.

Une plate-forme mondiale en cours de création permettra de cartographier les données de terrain et d’analyser les données pour assurer une meilleure prise de décision. L’utilisation d’appareils de télédétection, conjuguée à l’intelligence artificielle, permettront ainsi de cartographier les palmiers afin d’améliorer le pilotage/la surveillance de la propagation du charançon rouge du palmier.

 

Oumou Khaïry NDIAYE
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