«Pour une poignée de dollars» , qui est une série de trois films de Sergio Léone, dont « Et pour quelques dollars de plus », et le fameux, « Le Bon, la Brute et le Truand », avec Clint Eastwood comme acteur principal. L’actualité de ces derniers jours nous a replongé dans nos vieux souvenirs des films Westerns qu’on regardait assidument les mercredis après-midi au cinéma Al Akbar à Niary Tally.

L’analogie est saisissante à maints égards, parce qu’il est question de fonds occultes, « d’une poignée de dollars », pour ainsi dire, qu’aurait versé leQatar à M.Ousmane Sonko, et que certains, s’évertuent à présenter dans un scénario de western de série B complètement loufoque sous les habits d’une « autre affaire » visant à déstabiliser le Sénégal

A quelle fin ?

Si ce n’est pas du Machiavélisme pur, cela y ressemble fort, comme le disait si brutalement l’auteur du « Prince » dans l’histoire de Florence en ces termes : « quant aux hommes puissants, ou il ne faut pas les toucher, ou quand on les touche il faut les tuer ». Ousmane Sonko est- il un homme puissant à ce point, même en prison, pour mériter le sort que réserve Machiavel à ceux qui ont ce statut ? On est en plein délire !

Que signifie cette clameur venue de l’hémicycle, comme un cheveu sur la soupe, et portée par un parlementaire, dont le moins que l’on puisse dire, est qu’il est coutumier de telles extravagances ? Le coup semble en tout cas bien réfléchi, quoique mal exécuté, au regard de sa temporalité, qui sonne comme un remake de l’affaire Tullow Oil, et des réactions successives de Madiambal et de Cheikh Yérim qui se sont invités à la vindicte politicienne, jetant du coup un discrédit certain à la manœuvre.

Cependant, il ne faut pas nier l’extrême gravité de cette affaire, même s’il s’agit d’une poignée de dollars chiffrée en milliards, dont on accuserait le Qatar (qui est jusqu’à preuve du contraire un pays ami du Sénégal) d’être le pourvoyeur de fonds occultes devant servir à déstabiliser le régime de Macky Sall en place, par l’entremise de son opposant le plus radical , et s’il vous plait avec la complicité de la Ville sainte de Touba. Quel Sacrilège

De qui se moque -t-on ?

Il faut dire que pour moins que cela des relations diplomatiques ont été suspendues voire rompues, car il s’agit d’un acte inamical grave quand même, venant de la représentation nationale ; et pis, il implique au plus haut niveau le Président de la République, dont on dit qu’il aurait reçu un courrier confidentiel venant de Sonko lui-même, pour solliciter sa protection, sans qu’aucune désapprobation ne soit exprimée, tout au moins publiquement.

Comment un courrier confidentiel au Chef de l’Etat, peut il se retrouver entre les mains de d’un simple député ?

L’aveu est catastrophique pour l’administration de la Présidence de la République, mais il fait peur par la légèreté qu’il charrie. Même chez les personnages des Westerns il ya un code d’honneur. On ne tire pas dans le dos. Et pourtant on les appelait à l’époque les « sans foi ni loi ».

Brandir aujourd’hui des allégations de financement occultes contre quelqu’un qui n’a aucun moyens de se défendre ou de démentir, parce qu’étant en prison, c’est même violer le code d’honneur des sans foi ni loi, d’autant qu’on sait qu’avec la couverture de l’immunité cet acte sera sans conséquence. On cherche sans doute à détourner l’attention des citoyens sur les énormes grossièretés de la CDC et de la DGE en plus de la flagrante illégalité que représentent la CENA newlook issue de la purge de l’ancienne équipe, soit ! Veut-on camoufler l’énorme scandale du marché de gré à gré de 71 milliards révélé au niveau du ministère de la santé après celui plus que scandaleux des fonds Covid ? La ficelle est trop grosse

lairs, très prudents d’ailleurs du « Canard enchainé » sont des paroles d’évangile, même si par ailleurs, elles sont à des années lumières de ce débat nauséabond. Canard Enchainé n’a parlé de Sonko que sous le prisme à la fois de leur agenda LGBT+ en le qualifiant d’homophobe, et des supposé soutiens qu’il aurait reçu de Touba, pour stigmatiser l’islam; ni plus ni moins, en tout cas pour ceux qui savent lire. Tout le reste n’est que digression et maquillage pour discréditer Ousmane Sonko aux yeux de l’occident

Au demeurant, incriminer en plus le Qatar, qui a accordé l’hospitalité à Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, pendant son exil qui se poursuit, de financer la déstabilisation du pays, il y a un pas à franchir pour soupçonner une volonté d’entacher le retour au bercail d’un candidat qui s’active intensément pour la présidentielle de février 2024.

Karim Meissa Wade ne devrait-il pas surveiller ses arrières ?

Rien ne justifie cette surenchère médiatique, « même une poignée de dollars » à quelques semaines de l’élection présidentielle de laquelle sortira le prochain président du Sénégal, qui devra sans aucun doute consolider nos relations diplomatique avec le Qatar dans l’intérêt du Sénégal. Le Président Macky Sall qui se trouve au Qatar, ne ratera certainement pas l’occasion, à mon avis, de tirer cette affaire au clair avec les Qataris M

Mamadou Ndao Juriste consultant Liberté 6 – Dakar