Ousmane Sonko, leader du Parti Pastef : «Aux journalistes, aux influenceurs, votre adversaire ce n’est pas Macky Sall mais plutôt la justice…»

C’est autour de trois points que le leader de PASTEF, membre de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi a défini l’objet du rassemblement qu’ils ont prévu, ce vendredi 6 janvier à la Place de la Nation. Une manifestation à laquelle il a invité tous ses concitoyens. ‘’J’informe, les taximen, les élèves, les vendeuses de cacahuètes, charretiers, commerçants, conducteurs de Jakarta, les médecins et autres intellectuels. Vos difficultés sont dues aux détournements de deniers publics. Et ceci fait partie du pourquoi nous faisons le rassemblement de ce vendredi, et nous demandons aux Sénégalais de venir».

Le deuxième point de son intervention a porté sur «le recul de la démocratie sénégalaise connu de tous. La preuve, cet échange houleux entre le ministre sénégalais des Affaires étrangères et le Haut-commissaire des Nations-Unies sur l’emprisonnement du journaliste Pape Alé Niang». Et «le plus grave, ce sont les magistrats, je dis aux journalistes, aux influencer que votre adversaire, ce n’est pas Macky Sall mais plutôt la justice. Parfois, on nous demande de ne pas généraliser car il existe des magistrats dignes de ce nom, mais eux aussi doivent dénoncer cette injustice de la justice comme tout le monde», ajoute Sonko.

«Ils n’arrêtent plus, mais ils enlèvent les gens comme du temps  de la Gestapo»

Il considère qu’en l’état actuel des choses, «ce n’est pas Benno Bokk Yakaar notre adversaire. Et ils le savent, ce n’est pas aussi l’APR, le peuple leur a tourné le dos. Macky Sall a instrumentalisé la justice par des postes comme juge d’instruction, procureur de la République, Cour suprême, pour ne citer que ceux-là, et les charge d’une mission».

Par rapport aux potentiels candidats à la prochaine élection présidentielle, Ousmane Sonko fait une remarque. ‘’Si, aujourd’hui, on devait aller à une élection, les Sénégalais se poseront la question de savoir quels sont les candidats ? Tout ceci, pour vous dire que c’est la justice qui a été instrumentalisée après avoir modifié le Code électoral. On y a introduit des choses qui n’y figuraient pas, en disant que désormais celui qui a une condamnation, même avec sursis, ne peut être un candidat». Selon lui, «la justice est le principal problème de ce pays. Des ministres ont décrié la Cour des comptes, en disant qu’ils sont de PASTEF. Elle est où l’Union des magistrats ? Ou bien, c’est une union pour Macky Sall ?», s’est interrogé Ousmane Sonko.

A l’en croire, l’arbitraire doit cesser. Des propos qu’il a tenu en évoquant le cas Pape Ale Niang. «Ils veulent l’humilier. Les deux députés de Yewwi et les militants emprisonnés sont nombreux. Maintenant, ils n’arrêtent plus, mais ils enlèvent les gens comme du temps de la Gestapo. On a compté plus de 26 prisonniers politiques. Et personne ne dit rien», fulmine-t-il.

«La confrontation est inévitable, c’est ma conviction»

Le président de PASTEF relevant le troisième point, à l’ordre du jour a parlé de la vie dure des Sénégalais. «Les taxes font augmenter les prix des denrées. Pour aider les populations, il faut essayer de diminuer certaines taxes. Il reste un an pour que nous puissions reprendre notre destin en main. Mais la volonté de Macky Sall, c’est qu’on n’arrive pas en 2024 pour faire l’élection. Il veut casser tout ce qui est opposition avant cette date. Je dis au peuple de se préparer pour faire face à Macky Sall. Car, la confrontation est inévitable. C’est ma conviction. La manifestation est un droit. Qu’ils n’essaient pas d’interdire le rassemblement. Comme c’est le cas à chaque fois que Yewwi Askan Wi organise. Et nous n’allons plus l’accepter», prévient Ousmane Sonko.

Vox populi

Mamadou Nancy Fall
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