Noo Lank aux autorités judiciaires du Sénégal : «La libération de Kilifeu et Simon ou le retour de Bougazelli en prison !!!»

Les effluves qui se déga­gent de l’emprisonnement des rappeurs Simon et Kilifeu et la libération de Bougazhelli ne sont pas bonne pour Dame Justice et la Banque Centrales des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Le collectif Noo Lank a distillé hier un communiqué pour interpeller l’Union des Magistrats du Sénégal (Ums) et la Banque.

«Les juges de l’affaire Bougazhelli avaient-ils connaissance du contenu de la vidéo de son interpellation?», se sont in­terrogé Mourtala Seck et Cie «Si oui, alors la justice n’est plus la justice telle que les sénégalais la conçoivent», ont-ils conclu.

Revenant sur les faits, Noo Lànk de dire : «Une vidéo tournée par des gen­darmes, comme élément de preuve, en­registrant clairement les images et propos d’un trafiquant de faux billets, filé et pris la main dans le sac par des enquêteurs dûment mandatés,…une telle vidéo ne peut être ignorée par la justice, au point de mettre en liberté provisoire le sieur Boughazelli, pour lui permettre de con­tinuer ses activités politiques, mener ses affaires personnelles et même menacer les gendarmes enquêteurs en les faisant passer pour des corrompus».

Et de marteler : «C’est facile de blâmer l’exécutif. Mais aussi, les juges ne devraient pas accepter de se faire ridiculiser par l’Exécutif. Il y va de la crédibilité de leur corporation. L’UMS est interpellée».

Noo Lànk de poursuivre : «De surcroit, aucune autre arrestation n’a été signalée sur d’éventuels complices de Boughazelli. Comment cette même justice, peut-elle ensuite se saisir d’une affaire privée con­cernant Kilifeu et Simon pour les mettre au gnouf, illico presto ?»

Mourtala Seck et ses amis de s’indigner sur «Le deux poids deux mesures» qu’ils trouvent «évident et totalement scandaleux. Surtout lorsque l’affaire Bougazhelli est un crime d’une extrême gravité qui n’a d’ailleurs rien à voir avec les actes reprochés aux deux activistes.»

Ils persistent : «Même sans l’affaire Kilifeu et Simon, la vidéo concernant Bougazhelli est un audiovisuel suffisam­ment éloquent pour montrer qu’il est mouillé, sans aucun doute possible, sur le trafic de faux billets qui lui a valu son interpellation».

La BCEAO dans tout ça…

L’attitude de la BCEAO intrigue selon les activistes. «Il est d’ailleurs étonnant que la BCEAO n’ait pas déposé plainte, alors que l’institution avait attaqué en jus­tice l’activiste Kemi SEBA qui avait brûlé un billet de CFA en guise de protestation. Il a ensuite été expulsé du Sénégal, avec la bénédiction de cette même justice. Comme quoi, la position de la BCEAO, tout comme celle des juges, ne serait pas aussi cohérente lorsqu’il s’agit de proches du pouvoir concernés par le trafic de faux billets», ont-ils soutenu.

Et de pointer : «La libération de Kilifeu et Simon ou le retour de Bougazelli en prison ? Il faut que la justice fasse un choix !!!»

«Les juges doivent se relever et rester debout…»

Après les politiciens, les juges risquent d’être jetés en pâture par l’opinion. «Après avoir fini de jeter l’opprobre sur les politiciens, les sénégalais risquent de jeter les juges dans la même fosse que les hommes de peu de conviction dont les décisions ne sont que des actes de com­plaisance et de soumission pour sauver leurs propres intérêts», ont dit Mourtala Seck et ses camarades.

Et de marteler : «La peur de leur sanc­tion ou mise au frigo par l’Exécutif n’est ni une raison ni une excuse suffisante pour être les exécutants d’un pouvoir qui ne les utilise que pour casser des op­posants politiques ou de la société civile. Il est temps pour les juges d’assumer et d’arrêter de se victimiser. Leur indépen­dance de jugement est leur pouvoir. Qu’ils jugent en toute équité.»

«C’est aussi cette justice qui est censée protéger le droit à la marche, mais que l’exécutif foule au pied sans se faire rap­peler à l’ordre. Le collectif Noo Lank a en­core subi ce régime d’illégalité lors de la marche de ce vendredi. Ses membres ont été arrêtés, détenus jusqu’à la 2 heures du matin, cachés de leurs avocats, pour ensuite être libérés sans autre raison que le règne de l’impunité. Une honte pour le Sénégal. Quand la justice s’effondre, la jungle et la mafia s’installent. C’est aussi cela qui explique la corruption qui enva­hit tout le Sénégal. Le collectif Noo Lank invite les juges à se relever et à rester debout, droit, pour sauver ce qui reste du Sénégal», ont-ils conclu.

24 Heures

Mamadou Nancy Fall
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