Naufrage de migrants : Le ballet gouvernemental à Mbour

Accueillie par Cheikh Issa Sall, le maire de Mbour, devant le domicile du délégué de quartier de Thiocé-Est où plus de 11 jeunes sont morts dans ce naufrage, la délégation gouvernementale écoute un récit glaçant du naufrage de migrants. «Il y a plus d’une vingtaine de membres de sa famille. Cela prouve que le capitaine n’avait pas une mauvaise intention. Personne au monde ne mettrait ses beaux fils, belles filles et frères pour aller les tuer. Certes cela ne justifie pas l’acte, c’est pourquoi nous appelons à une concertation pour analyser le phénomène et mettre fin à cette tragédie», déclare Cheikh Issa Sall.

Dr Serigne Guèye Diop, le ministre de l’Industrie et du commerce, assure que la situation de l’émigration clandestine interpelle les hommes politiques aussi. «Il faut leur trouver de l’emploi, faire en sorte que la mer soit poissonneuse. Nous allons lancer dans les prochains jours, l’agropole et la zone industrielle. Nous devons aussi renforcer la surveillance des côtes. En tant que membre du gouvernement et fils de Mbour, nous allons nous engager pour résoudre ce fléau qui décime nos enfants», promet Dr Serigne Guèye Diop.

Il annonce que le gouvernement va redonner de l’espoir à la jeunesse, aux femmes, pour résoudre ce problème. La ministre de la  Jeunesse, des sports et de la culture, Khady Diène Gaye, ajoute : «je suis venue présenter les condoléances du gouvernement au nom du président de la République. Nous savons que l’émigration clandestine ne concerne pas seulement Mbour, mais c’est un phénomène qui touche la Petite-Côte.

Nous sommes venue avec le ministre Serigne Guèye Diop, surtout que nous sommes tous les deux des enfants du département. Le gouvernement est attristé, c’est pourquoi, lors du Conseil des ministres, les premiers mots du président, c’était de se prononcer sur le drame qui a frappé le pays», indique Mme Diène.

Aujourd’hui, le problème de l’émigration clandestine est préoccupant. «C’est pourquoi le président de Pastef et ses camarades se sont engagés pour lutter contre ce fléau qui entraîne des tragédies dans les familles. Aux jeunes, je leur dis que nous avons besoin de vous. Un  pays ne peut être construit sans une main-d’œuvre valide. Les jeunes sont au cœur de toutes les politiques de développement.

Nous sommes engagés à travailler, à trouver une solution au problème de l’emploi. Certes il y a des jeunes qui partent, mais il faut noter que là où ils vont, ce sont des jeunes qui ont travaillé avec leurs autorités pour développer leur pays. Il ne peut pas ne pas ne pas y avoir de l’émigration, mais pas l’émigration clandestine où on met en danger la vie de centaines de personnes», enchaîne Khady Diène Gaye.

Elle insiste sur les nouveaux projets qui pourraient changer leur destin. «Cette année, nous avons lancé les Vacances agricoles citoyennes pour permettre aux jeunes d’avoir une occupation. Si le Pm s’est rendu à Matam, c’est pour lancer une nouvelle ère qui permettra aux Sénégalais de bénéficier des ressources extractives du pays.

Il faut du temps, cela demande de la patience. Je vous prie, en tant que maman, parce que la plupart des victimes ont un âge qui varie entre 13 à 22 ans, nous prions aux parents de conscientiser les enfants et de les dissuader de tenter ce chemin trop risqué. Si tout le monde quitte le pays, qui pourra donc le bâtir ? Est-ce que nous allons faire appel à une main-d’œuvre étrangère ?», s’interroge la ministre des Sports.

LeQuotidien

Fatima Seck

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