Migration internationale : Coincés en mer depuis 9 jours, le premier bateau des 629 rescapés a fait son entrée à Valence

Cela faisait neuf jours qu’ils erraient sur la mer Méditerranée. C’est la fin de l’odyssée pour les 629 rescapés de l’Aquarius et des deux bateaux de la marine italienne qui l’accompagnent, après s’être vu refuser d’accoster en Italie, puis à Malte et avoir quelque peu échauffé la scène politique européenne cette semaine. Le premier navire Dattilo a fait son entrée dans le port de Valence.

C’est à l’aube que le premier bateau de migrants a fait son entrée dans le port de Valence, rapporte l’envoyé spécial de RFI à Valence, François Musseau.

Le Datillo, navire italien, a à son bord 274 passagers. Le personnel de santé a tout de suite pénétré dans l’embarcation pour savoir qui, parmi les rescapés doit être dirigé qui vers un hôpital, qui vers un centre de soin.

Parmi les 629 rescapés, répartis entre les trois navires, il y a sept femmes enceintes, des personnes malades, 123 mineurs voyageant seuls et 11 enfants en bas âge.

Un permis de séjour de 30 jours

Après le Datillo, les deux autres bateaux feront leur entrée d’ici la mi-journée, l’Aquarius, affrété par MSF et SOS-Méditerranée avec 106 prsonnes à bord, et l’Orione, autre navire de marine italienne, avec 250 passagers. Ils seront accueillis de la même manière: médecins, fonctionnaires, traducteurs en arabe, anglais et français, volontaires de la Croix Rouge ou accompagnateurs, seront au rendez-vous.

Une cinquantaine de fonctionnaires doivent prendre contact avec les migrants pour étudier leur cas administratif. Un permis de séjour exceptionnel de 30 jours va leur être accordé.

Au total, pour 630 migrants, ce sont 2300 personnes mobilisées, dont le demi-millier de journalistes concentrés sur le port. Mais le ministère régional de la Santé a été de tout façon très clair: pas de cirque médiatique et interdiction d’approcher de trop près les migrants.

Une traversée difficile de 1000 kms

Ceux-ci sont de nationalités très diverses (25 pays), originaires d’Afrique sub-saharienne, du Pakistan, d’Afghanistan ou encore de Syrie, épuisés par des jours et des jours en mer, et à l’issue d’une traversée difficile marquée par une mer agitée. Rarement des migrants repêchés en mer auront, à l’arrivée, fait l’objet d’autant de sollicitude même si leur avenir est loin d’être garanti.

Dans un communiqué de la présidence du gouvernement, l’Espagne avait fait savoir le 11 juin qu’elle allait honorer ses « engagements internationaux en matière de crise humanitaire » et accueillir l’Aquarius, le navire qui transporte plus de 600 migrants en Méditerranée. Et c’est le port de Valence qui se trouve quand même à plus de 1 000 kilomètres qui avait été choisi. Face au blocage de l’Italie et de Malte, le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez a proposé de prendre en charge le navire.

Source RFI

Oumou Khaïry NDIAYE
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