Mamadou Thior, Pdt du CORED, sur les arrestations pour usurpation de fonction :«Nous nous sommes fixés des règles, il ne faut pas qu’on accepte de les violer…»

L’atelier de formation pour les photographes et les techniciens a servi de cadre pour le président du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) de se prononcer sur la situation actuelle des médias, mais aussi des journalistes. Mamadou Thior président de cette structure a expliqué les raisons qui ont conduit au choix des spécia­listes de l’image.

«Nous avions l’habitude de former plus les journalistes, mais cette fois-ci, nous avons ciblé les photojournalistes et les techniciens. Nous formons une équipe, le journaliste n’est rien sans son technicien, son photographe. C’est tout cela que nous avons pris en compte parce qu’aujourd’hui, nous estimons que la photo et la vidéo sont au cœur du travail que nous faisons. Les nouveaux supports ou ceux traditionnels (la photo et la vidéo) sont présents. Mais, il faut faire très attention quant à la façon dont nous utilisons la photo et la vidéo. Parce qu’on l’a dit, le droit à l’image existe», a-t-il rappelé en marge de cet atelier.

Président du CORED, M. Thior a relevé, à cet effet, les actes à bannir pour exercer ce métier. «On ne peut pas prendre quelqu’un à son insu. Il faut toujours solliciter son autorisation. C’est tout le sens de cette formation : dire aux gens ce que disent les textes et ce que disent notre éthique et notre déontologie quand on a à faire à une photo, à une vidéo».

Pour lui, le procès en chambre criminelle est un bon exemple pour parler de ce qui doit être fait ou non. Actualité oblige. Lors du procès Ousmane Sonko-Adji Sarr, il y a une photo de l’intérieur de la salle de l’audience qui a été mise à la  »Une » de certains quotidiens, certains sites. Ce qui ne doit pas se faire. La photo, on ne doit pas la publier parce qu’on tombe sous le coup de la loi.

A l’avenir, ça peut nous valoir des répercussions, en termes de couverture, parce que le juge peut décider que la presse n’aura plus son matériel. C’est des choses qu’il faut respecter, l’intérieur de la salle d’audience ce sont des croquis qu’on fait. On ne photographie pas», prévient-il.

Selon lui, «de plus en plus, il y a beaucoup de dérives». En tant que professionnels, dit-il, «nous ne devons pas faire comme le Sénégalais Lambda qui ne connaît pas. Nous voulons faire savoir aux gens qu’est ce qui doit être leur comportement en la matière, pour éviter à l’avenir d’être devant les cours et tribunaux des droits communs ou devant le CORED. Parce qu’on a eu à attraire devant le tribunal des pairs des cas comme ça des dérives et des gens ont été sanctionnés».

 

En parlant de Carte nationale de presse, dont l’absence de détention a valu à des confrères, comme entre autres, Maty Sarr Niang et Se­rigne Saliou Gueye, d’être inculpés pour usurpation de fonction, le président du CORED s’est voulu catégorique.

«Ils sont fautifs quelque part. Depuis deux ans, les gens ont le temps de venir devant le CORED chercher le quitus et aller devant la commission pour se faire établir une carte. Mais, certains se considèrent comme des journalistes et n’ont pas besoin de carte. Résultat, la carte, elle est exigée depuis le 1er décembre. C’est-à-dire, si on vous attrape sur le terrain qu’on vous demande la Carte et que vous ne l’avez pas, vous tomberez sous le coup de la loi. Et c’est le Code de la presse qui nous régit tous. Parce que les sanctions sont prévues là-bas», a signalé Mamadou Thior.

Celui-ci, d’inviter ses confrères et consœurs à aller se régulariser. «Ce que je demande à ces gens, c’est de venir à la commission pour chercher leur carte. S’ils ne le font pas, on ne peut pas les défendre», a-t-il indiqué en ne leur déniant, cependant, pas leur qualité.

«Certes, on peut reconnaître qu’ils ont la qualité d’un journaliste. Mais, seule la Carte nationale de presse confère cette qualité. On peut connaître la personne. Mais, s’il n’est pas en mesure de montrer la carte, c’est une infraction prévue par le Code de la presse, c’est une usurpation de fonction. Nous nous sommes fixés des règles. Mais, il ne faut pas qu’on accepte de violer ces règles. Nous sommes dans une phase d’assainissement et ne pouvons pas garder les mêmes méthodes et donner la carte à tout venant», a-t-il confié, en marge de cette rencontre présidée par Babacar Diagne, le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA).

Vox populi

Momar Diack SECK
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