Lutte contre la corruption : Transparency appelle à porter le combat aux kleptocrates

La grande actualité anti-corruption de cette semaine est le lancement d’un caucus bipartite contre la kleptocratie au Congrès américain. L’indication que le Congrès a plus en réserve après la loi historique de cette année sur la transparence des entreprises est une évolution bienvenue.

Pour Transparency International, le lancement du nouveau caucus fait suite à l’annonce importante du président américain Joe Biden faisant de la lutte contre la corruption un intérêt fondamental de la sécurité nationale des États-Unis. Le mémo Biden décrit certaines des mesures que l’administration entend prendre pour réduire la corruption mondiale qui alimente l’influence autoritaire et sape les démocraties dans le monde.

L’approche pangouvernementale de la lutte contre la corruption est encourageante, étant donné le rôle des États-Unis dans les affaires mondiales et leur importance dans le système financier international.

« Mais ce type de mobilisation fait toujours cruellement défaut au sein de la communauté internationale au sens large. Cela a été confirmé par la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies contre la corruption, UNGASS 2021 », note l’ONG.

Comme prévu, les gouvernements se sont relayés pour condamner la corruption mondialisée avec des métaphores grandioses. Mais les nouveaux engagements pour faire avancer collectivement la lutte contre la corruption transnationale sont plutôt rares dans leur déclaration politique adoptée.

« Alors que nous avions de grands espoirs pour l’UNGASS, il n’est pas tout à fait surprenant que la déclaration – négociée sur une base consensuelle – ne traite pas certaines des formes les plus graves de corruption, telles que la kleptocratie », nous dit l’ONG.

Un domaine où la déclaration politique est plus avancée que les engagements internationaux précédents est la transparence de la propriété des entreprises. Les sociétés écrans anonymes sont parmi les outils préférés des kleptocrates, de sorte que l’avancement du programme de propriété effective aide également à relever ce défi croissant.

Les progrès à cet égard montrent également qu’en matière de bien commun, il est possible de dépasser et de mettre de côté la politique et l’idéologie

Lorsque le gouvernement américain accueillera le très attendu Sommet pour la démocratie, les attentes seront élevées.

Les dirigeants mondiaux qui se réunissent pour le Sommet – pour lutter contre la corruption, l’autoritarisme et les violations des droits de l’homme dans le monde – devraient viser ce que l’UNGASS 2021 n’a pas pu réaliser : cibler sérieusement et stratégiquement la kleptocratie.

Pape Ismaïla CAMARA
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