Litige foncier signalé : les terres du projet «Keur Serigne Touba» détournées à Guédiawaye exacerbent un collectif

Encore un litige foncier sur la bande de filaos à Guédiawaye. En rogne la Communauté mouride de Guédiawaye élève la voix pour se faire entendre. Pour cause, le projet d’implantation de la Résidence « Keur Serigne Touba » sur la bande des filaos vient d’être détourné pour des raisons non encore élucidées.

Le titre acquis depuis 2014 sous le magistère de Aliou Sall dans le cadre du PUD ( Plan Urbaniste Détaillé), les talibés du Fondateur du Fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul peinent toujours à mettre la main (et même l’œil !) sur les papiers administratifs devant leur permettre d’ entamer la construction de cette maison qui sera accompagnée d’une institution islamique « El Hadji Oumar Al Foutyou Tall ».

Ils disent ne pas comprendre le bradage des terrains sur le site devant abriter la Résidence « Keur Serigne Touba »: « A la veille des élections locales de 2014, nous avions reçu la visite du frère du Président Macky, Aliou Sall alors candidat au fauteuil de maire de la Ville de Guédiawaye. Nous lui avions, à l’époque, signifié de notre seul désir : disposer d’un terrain pour l’érection d’une Résidence « Keur Se­rigne Touba » à Guédiawaye.

A la première séance du Conseil municipal après son élection, le Conseil municipal a approuvé à 90% cette proposition au même titre que les cimetières musulman et chrétien sur la bande de filaos. On nous a proposé un terrain de 1 Ha. Mais, depuis, on peine à entrer en possession des papiers », s’est expliqué Imam Seydina Oumar Bousso, représentant du Khalife Général des Mourides dans le département de Gué­diawaye.

Et il poursuit : « Nous avons attendu le déclassement et c’est, maintenant, fait. On a octroyé du foncier pour les deux cimetières (musulman et chrétien). Le BRT a eu, aussi, sa part. Aujourd’hui, des maisons à usage d’habitation sortent partout de terre. On voit même que de tierces personnes (elles ne sont même pas de Guédiawaye) faire mainmise sur les terres au niveau du lieu indiqué à notre détriment. Cela est inacceptable et intolérable. Nous allons interpeller le Président de la République Macky Sall pour le règlement de ce conflit qui risque d’avoir des conséquences fâcheuses. Nous n’écartons pas d’initier des actions fortes pour nous faire entendre », lâche le guide religieux.

Les mourides appellent à une dynamique unitaire pour faire face

« Prévenir vaut mieux que guérir », a dit l’adage. L’adrénaline monte à Guédiewaye où les populations ont du mal à comprendre, encore moins, accepter ce « tong tong » (partage) de l’assiette foncière issue du PUD (Plan Urbanisme Détaillé). Après le Collectif «Ne Trahissez pas Beydi Seye» et la Fédération des victimes du receveur Daouda Diallo, un vaste regroupement des talibés mourides est en gestation pour parer à la spoliation foncière. Des chefs religieux et des personnalités ont entamé, déjà, une tournée de sensibilisation auprès des « Dahiras » pour une dynamique d’action afin de ra­mener les autorités domaniales à la raison.

Ces dignitaires mourides ne se battent pas seulement pour l’assiette « Keur Serigne Touba ». Ils se mobilisent aussi pour le respect de l’esprit du projet initial du déclassement. Ils appellent toutes les autorités religieuses, politiques et de la société civile à se lever contre l’accaparement du PUD par des services de l’Etat et l’extorsion foncière érigée, aujourd’hui, en mode par certains fonctionnaires des Domaines. D’ailleurs, Guédiawaye s’organise à travers un mouvement dénommé « Takhaw Témm Aar Sougou Gokh » pour lancer la bataille.

C’est pour dire qu’il y a vraiment de l’électricité en l’air à Guédiewaye.

Vox Populi

Michel DIEYE

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