« l’Etat doit rester fort ». Le moral dans les chaussettes

«  l’Etat doit rester fort ».  Ce sont là, les propos du chef de l’Etat, tenus lors de sa récente rencontre avec  les organisations de la société civile.

On est  tous d’accord là-dessus, M. le président de la République. Un État faible qui se plie facilement aux humeurs de la rue ne saurait tenir pendant longtemps.

Il deviendrait  à coup sûr, une proie facile,  une autorité de façade, qui courberait  l’échine à chaque tempête. Non, on ne veut pas d’un tel État qui prête le flanc et se dérobe.

Oui l’Etat doit rester fort pour garantir les libertés fondamentales et assurer la sécurité  et l’épanouissement de tout citoyen.

Interrogeons-nous sur la situation de notre Etat. Que dire vraiment de lui dans ce contexte lugubre ?

Dire que l’Etat sénégalais n’est pas fort ce serait trop exagéré. Mais il faut tout de même reconnaître,  que ce n’est pas non plus, la sérénité du côté de ce régime, depuis l’éclatement de l’affaire « Sonko ».

Ça vacille et le moral est au plus bas. D’ailleurs, c’est la première fois que l’on voit en neuf années de règne, le président MackySall aussi secoué et en si mauvaise posture face à un adversaire politique.

L’Etat n’est  plus aussi ferme qu’il y a huit ou sept ans, lorsqu’il écrasait tout sur son passage sous le motif d’une  traque des biens mal acquis.

A force de vouloir tout résoudre par le bâton, il faut  s’attendre à subir un jour  le retour du même bâton. C’est, selon toute vraisemblance, ce qui est en train de se passer.

De toutes les façons quelque chose ne tourne pas rond pour que le président de la République et ses proches nous rappellent en longueur de journée que « force doit rester à la loi » ou que « l’Etat doit rester fort ».

Dans un pays qui se respecte , il n’y a nul besoin de rappeler à tue-tête, ces choses d’une évidence incontestable.

C’est vous dire que ces rappels à l’ordre incessants, trahissent à bien des égards un quelconque malaise. Un malaise du genre à redouter la perte de tout contrôle. La furie de la rue est certainement passée par là.

Un État fort doit toujours se hisser au dessus de la mêlée. Mais dans la mesure où il banalise quasiment tout,  y compris  la terreur, il finit par se désacraliser, de perdre tout respect et de s’exposer à la colère populaire.

La gestion d’un État n’est pas seulement une question de ruse ou  de  muscles. Ses exigences sont surtout autres. Elles se basent essentiellement  sur un bon équilibre psychique et une forte dose de noblesse du cœur.

 

N’est pas Nelson Mandela qui veut.

 

Jean Nzalé

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