Leçons à retenir de la pandémie de Covid-19 : analyse et recommandations des acteurs de la Santé

La Coalition pour la santé et l’action sociale (Cosas) qui a tenu un webinaire lundi dernier sur l’évolution inquiétante de la pandémie de Covid-19 au Sénégal, a appelé les autorités publiques à tirer des leçons de ce que vit actuellement le pays.

L’une des plus importantes, pour la Coalition, est de réorienter prioritairement les ressources budgétaires vers les secteurs de la santé et de l’éducation.

Car la santé s’est révélée être “un grand enjeu d’investissement, une sorte de préalable à toute vie économique viable’’. Elle invite aussi le gouvernement à rompre radicalement avec l’approche médicalisée, centralisée et verticale, la Cosas étant favorable à l’aspect “d’interministérialité’’ visant à faire de la santé un objectif pour tous les ministères.

Coalition pour la santé et l’action sociale appelle ainsi le gouvernement à définir une véritable politique sanitaire, consistant à aller plus en avant dans la régionalisation ou la territorialisation du système sanitaire et à redynamiser le renforcement de l’implication communautaire en promouvant la mise à l’échelle d’expériences pilotes réussies.

Ces spécialistes ont aussi noté que “malgré l’existence d’une Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de la santé (CSSDOS), le ministère de la santé n’a pas vraiment pris le virage de la digitalisation. Là aussi, on s’est surtout arrêté aux aspects symboliques face aux immenses opportunités offertes par le traçage des contacts, le téléenseignement, le télétravail, la télémédecine, etc.’’.

Pour la Cosas, le Sénégal devra, à l’avenir, faire preuve d’anticipation, grâce à un système de veille et d’alerte, face à la quasi-inéluctabilité de l’apparition de nouvelles maladies émergentes (planification, exercices de simulation). Il faudra aussi renforcer, aux plans institutionnel, organisationnel et financier, la prise en charge de la gestion des urgences sanitaires, à travers le Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous).

Enfin, la nécessité de veiller au fonctionnement pérenne du Comité national de gestion des épidémies plus inclusives, auquel on devra associer diverses parties prenantes (épidémiologistes, experts en santé publique, spécialistes de la communication, sociétés savantes, diplômés de santé communautaire, etc.) a aussi été mise en exergue.

EnQuête

Oumou Khaïry NDIAYE
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