Le Fouta « laissé en rade » dans la vision du Projet : Des forces vives de la zone Nord montent au créneau

Le nouveau découpage du Sénégal décliné à travers le ‘’Projet’’ laisse en rade le Fouta. Préoccupés par cette situation, des forces vives de la zone Nord ont porté sur les fonts baptismaux une plateforme apolitique dénommée Convention pour la citoyenneté et le développement du Fouta (COCIDEF).

L’objectif de cette entité comprenant nombre d’intellectuels est de réfléchir sur le devenir du Fouta et d’œuvrer pour son développement. La plateforme qui compte déjà des milliers de membres s’enrichit tous les jours de nouvelles adhésions.

Ses animateurs ont saisi le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, d’un mémorandum. Document transmis au Premier ministre Ousmane Sonko.

Après avoir félicité le chef de l’Etat pour sa ‘’brillante élection’’ à la magistrature suprême’’, Dr Bassirou Niang et compagnie l’invitent à ajouter le Fouta aux 8 pôles de développement économique que sont : le Pôle industriel de Ndakaaru – le Pôle industriel de Kayoor – le Pôle industriel de Siin-Saalum – le Pôle industriel de Njammbuur – le Pôle industriel de Kaasamàas – le Pôle industriel de _unndu – le Pôle industriel de Ferlo – le Pôle industriel de Waalo.

Dans leur argumentaire, ils estiment que le Fouta ‘’est la première entité géographique organisée, en tant que réalité sociopolitique, confirmée par la révolution théocratique de 1776’’.

Ensuite, les animateurs de la COCIDEF relèvent qu’aucun découpage administratif, depuis 1960, n’a effacé la région du Fleuve de la carte historique du Sénégal.

Ils attirent aussi l’attention du président de la République sur ‘’la mobilisation de la population du Fouta et les réactions suscitées par les tentatives d’accaparement de terres à Fanaye et à Dodel ; la mobilisation autour du Collectif pour la défense des intérêts du Bosséa contre la tentative d’un bail sur 500 mois d’une partie des terres du Bossea dans le Fouta au profit d’une firme italienne, dans un montage financier autour de capitaux provenant exclusivement de l’extérieur ; la dynamique d’urbanisation au Fouta autour de villes moyennes à l’image de Ndioum, Ouros­sogui, Podor, Kanel, Matam, entre autres, et de petites villes dont Thilogne, Agnam, Sémmé, Galoya, Saldé, Madina Ndiathbé, Nguidjilone, Golléré, Fanaye, Sinthiou Bamambé, Do­naye-Tarédji’’.

Dr Niang et ses camarades soulignent également ‘’la résilience du territoire du Fouta face à de multiples chocs cycliques : Invasions acridiennes, épisodes de sécheresse de 1972, 1984, 1992, 2003, pluies hors-saison de 2002, crise politique de 1989, entre autres ; le peuplement cosmopolite du terroir du Fouta où coexistent pacifiquement des Ful_e, des Soninkés, des Sérères, des Wolofs, des Maures et bien d’autres ethnies; la richesse du sous-sol du Fouta en eau, mines et minerais ; les projets qui ont organisé le territoire du Fouta, dont le PEPAM, les grands aménagements hydro-agricoles, les périmètres irrigués villageois, la dynamique des femmes et des jeunes autour des groupements de promotion féminine et d’associations sportives et culturelles’’.

Ils ne manquent pas de mentionner ‘’le potentiel de production en céréales locales, lait, viande, riz, niébé, blé, maïs, produits maraîchers et fruitiers’’.

La COCIDEF rappelle que le Fouta s’étend de Ndieurba à Dem­mancané, et de Yoli à Demette sur la rive gauche.

Elle estime que le Fouta doit être érigé en pôle de développement à part entière ‘’nécessitant un plan d’industrialisation basé sur les ressources agricoles, pastorales et halieutiques, dans l’optique d’une conservation des noms des anciens royaumes’’.

Vox Populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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