La vague de triche qui déferle sur l’Ecole sénégalaise me rappelle la brillante contribution du Professeur de Philosophie Alassane Kitane (1). Sa conclusion est d’une pertinence inouïe et j’imagine bien son dégout :
« Bref, le problème de l’école est que nous refusons à nos élèves ce que nous faisons dans la vie réelle, à savoir tricher. On triche avec les institutions, on triche avec la société, on triche avec la politique, on triche avec la foi, on triche avec le savoir. Nous sommes des tricheurs et nous prétendons, en trichant bien sûr, lutter contre la tricherie : voilà l’aporie de notre peuple ».
L’Ecole publique sénégalaise est malade. Sa guérison sera difficile dans une République éclopée avec des institutions saccagées et seule la main invisible de l’Etat les maintient en survie.
Les hommes politiques et leurs clones de la société dite civile qui devaient les animer manquent d’étoffe, de tenue et de retenue. Ils sont dans l’infatuation et l’ultracrépidarianisme. La souffrance des masses populaires démunies a encore de beaux jours devant elle. A moins que cette prédiction d’Euripide ne se réalise :
« Le malheur finit par se lasser : les vents ne soufflent pas toujours avec la même violence »
DriDemegf@
Dr Ibrahima Dème
(1) Alassane K. Kitane : Ecole sénégalaise effondrée : mon Dieu, comment j’ai pu participer à ce massacre ?, Le Soleil : :20-21 Mai 2023