À l’approche du deuxième Sommet mondial pour le développement social, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a publié un rapport soulignant les progrès accomplis depuis 1995, mais aussi l’aggravation des inégalités et la baisse de confiance dans les institutions.
Le rapport intitulé L’état de la justice sociale : un processus en évolution, publié par l’OIT, dresse un bilan contrasté. Si des avancées ont été réalisées en matière d’éducation, de lutte contre la pauvreté et de protection sociale, les inégalités structurelles demeurent tenaces.
Selon le document, 71 % des revenus restent déterminés par les conditions de naissance, l’informalité touche encore 58 % des travailleurs, et l’écart hommes-femmes sur le marché du travail ne s’est réduit que de trois points en vingt ans. Au rythme actuel, il faudra un siècle pour combler l’écart salarial entre les sexes.
La défiance vis-à-vis des institutions s’aggrave depuis les années 1980, fragilisant la légitimité démocratique. Pour Gilbert F. Houngbo, Directeur général de l’OIT, « la justice sociale n’est pas seulement un impératif moral : elle est essentielle à la paix et à la cohésion sociale ».
Le rapport appelle à renforcer le contrat social, investir dans les compétences, la protection sociale et des systèmes salariaux équitables, afin que les transitions environnementales, numériques et démographiques deviennent des moteurs d’inclusion plutôt que des facteurs d’exclusion.


